Une fenêtre et la solitude à la cheville.
slive
A lire avec musique.
Une étrange lueur danse avec ma bougie, je la jauge en attendant que les feuilles tombent du centenaire devant ma fenêtre.
Tandis que les fourmis grimpent de long en large sur ce dernier, je baisse les yeux pour regarder la rue qui est éclairée par la même étrange lueur tamisée que celle de ma chambre d’hôtel.
Marchant sur des pavés dorés, tapissés de feuilles, des chevilles légères, aussi légères que les miennes, sont relevées par des talons hauts.
Le ciel est bleu et c’est une belle nuit pour mourir. Il y a un revolver qui traîne quelque part, dans la pièce, certainement relié à la chaine scellée à ma cheville. Mon oreille se tend, lorsque je l’entends, lourd, me suivre sur le sol.
Un avion passe et je m’imagine m’enfuir de cette chambre d’hôtel tamisée de rouge et humidifiée par mes étranges pensées.
La maison qui me fait face, grande et luxurieuse de briques rouges, a une fenêtre caché par de longs et épais rideaux par laquelle, je peux constater des ombres joueuses s’exhibant, non sans pudeur, devant mes pupilles dilatées.
Un autre avion passe sous mes yeux rieurs et me rappelle à mon arme.
Un tic tac onirique se forme et résonne dans la pièce, j’ignore pourquoi il est là. Le temps, pourtant, ne me manque pas.
Ce qu’il manque, par contre, c’est la voix délicate de Pooks qui serait assise à côté de moi. Chantant les larmes aux yeux painting speaks. A ce moment précis, avec éloquence, mes jambes me porteront jusqu’à l’objet de mes désirs et j’appuierais sur la détende.
Bam !
Un simple « Bam » ou un truc du genre, certainement. Ce qui est le plus triste ce n’est pas de m’imaginer sur le sol, gisante et inconsciente. La couleur du sang recouvrant le tapis serait peut-être agréable, avec ces lueurs érotiques qui enveloppent ce genre de chambre. Mais ce « Bam », ce dernier son, j’aurais espéré qu’il résonne comme un dernier mot, une exigence.
Résonnant, simplement, comme moi.
Un texte sublime, Slive. Rendu avec une délicatesse qui n'empêche pas, qui augmente même, la sensation de violence de cette solitude, de ce désarroi, de cet enfermement et de la soif de libération. Un très beau texte que j'ai relu plusieurs fois avant de le commenter. "Un autre avion passe sous mes yeux rieurs et me rappelle à mon arme"... Une phrase parmi d'autres pour dire la richesse ciselée de ce texte. Merci.
· Il y a plus de 13 ans ·Gisèle Prevoteau
Faut avouer que c'est beeau :)Je suis pas un grand amateur de poésie. (Je pense que ça transparaît sur moi) Mais la franchement je trouve ça très beau :)
· Il y a presque 14 ans ·phung-skarecrow
Lousalome@ J'ai écris, sans but précis avec la musique puis, lorsque je l'ai fini, je l'ai relu et cela m'a fait penser à la solitude. A l'envie constant de suicide, j'ai vu une arme sur le sol, des chaines à une cheville de femme. Un bureau, des rideaux. Voyez, j'écris ce que je vois et, la plupart du temps, ce que j'écris est représenté par un tableau que je peins dans mon esprit. Il n'y a pas d'avant, ni après. Simplement ce que j'écris et y vois. J'aime à penser que les titres ne servent pas à grand chose car, j'ose l'espérer, les autres personnes en ont une définition différente que la mienne.
· Il y a presque 14 ans ·slive
C'est sublime, le texte, la musique, l'ensemble. Noir et aérien en même temps. Bravo !!
· Il y a presque 14 ans ·mls
Malgré l'issue, je trouve ton texte très beau ! Tu as parfaitement raison d'encourager la lecture avec ce magnifique morceau. Ton âme coule sereine, en partance pour ce voyage ! J'entends même par delà la musique les avions et ce qui résonne, simple et émouvant.Une ampleur décuplée par cette lecture nocturne. Mon coup de cœur pour cet alliage soigné, très réussi ! Bravo !
· Il y a presque 14 ans ·leo
terrifiant...
· Il y a presque 14 ans ·mais très belle lecture et très belle musique...
elfee