Une histoire dingue!

vividecateri

C'est pour rire!!!! Vivi au pays de horreurs...

Quand le chêne sous lequel je m'assois toutes les fins du jour, afin de me reposer de mes aventureuses balades dans les bois, se met à me parler, et m'ordonne:

- Vivi, tiens toi bien droite, tout contre mon tronc. Enfonce ta canne dans la terre! Vite!

Je crois à une bonne blague d'un ami randonneur.

Mais lorsque ses branches se referment sur moi comme un parapluie, je ne rigole plus.

Je suis en cage! Vivi devient Titi sans balançoire.

Et ce n'est pas du tout, mais pas du tout amusant!

- Tu ne dois pas avoir peur Vivi!

- Dis-donc l'arbre, tu trouves cela normal que l'on converse? Et que…

Je ne peux terminer ma phrase: Un énorme grondement sort de la terre!

- Ta canne! Vite enfonce là dans le sol!

Vous imaginez ma stupeur!

J'obtempère sans réfléchir.

Je frappe la terre du bout de ma canne et ce geste provoque un bruit terrible comme si j'avais frappé sur un énorme gong.

Soudain un grand flash zèbre le ciel devenu noir. A quelques mètres de ma cage naturelle, la terre se soulève en plusieurs endroits comme si d'énormes taupes voulaient en sortir. La terre boursouffle, des torrents d'eau s'écroulent contre les barreaux-branches de ma prison. Avec tant de force que je recommande mon âme à Dieu ou au diable Vauvert!

Des mugissements terribles répondent aux roulements de la foudre et d'impétueux éclairs illuminent sans interruption le chaos des éléments déchaînés. Un énorme fracas retentit, un autre plus horrible encore. Je crois que ma dernière heure est venue. Je préfère m'évanouir...

Quand je reviens à moi, je suis couchée sur un lit de feuilles.

Le chêne, mon chêne, étend sur mon front ses ramures, je suis sous sa protection.

- Vivi me dit-il, tant que je serai vivant, tu seras sauve, mais ils pourraient m'abattre, tu dois trouver une solution pour sortir de cette illusion…

Je veux bien écouter les élucubrations du chêne, mais pour le moment, je n'en mène pas large…

Car

Des créatures immondes!

Essayent de me toucher!

Ils passent leurs horribles bras entre les branches protectrices.

Les plus horribles zombies de mes abominables cauchemars sont là, autour de moi.

-O Monstres! Hurle-je en versant des larmes d'épouvante. Quels sont vos noms?

Oui, je sais c'est une question ridicule mais, mettez-vous à ma place. Qu'auriez-vous fait?

Un des zombies à la peau blanche avec des taches brunes, vertes et grises me répond en grimaçant:

- Ze me nominetto: "Chipolettocramocky". Mi paternellatité estoc oun caciquos renomma qui règnos sur el tribou des Zirigirigiri.

Allez savoir pourquoi et comment, je comprends tout ce que ce monstre baragouine.

Serai-je devenue un zombie, morte-vivante mais pas morte en étant vivante tout en étant morte??? J'espère que vous me comprenez.

Je dois admettre que je suis un peu…perturbée.

-Que me volioso? (Et voilà que je parle zombie)

Et vous?

Un autre me répond avec une voix d'outre-tombe. Il lui manque des dents, et les autres sont toutes pourries. Il souffle dans mon visage. Il a une haleine d'hyène! Beurk!

-Nos t'iavionos choisicos per t'amenas à nos manitoubasa et a nos géniesos des rochos dedanos los montanos.

- Perquesos?

J'espère qu'ils n'ont pas l'intention de me servir en offrande. Je n'ai pas du tout mais pas du tout, envie de servir de repas au grand manitou des zombies

Ils ne me répondent pas… Oups, je n'aime pas, cela…

Ah! Qu'il eût mérité d'être plainte, à ces paroles étranges…Mes pleurs ruissellent sur mes joues tel un flot que les abîmes de la terre essaient en vain de retenir, tel le lait nourrissant, mais inutile qu'une mère inconsolable fait jaillir comme un présent sur la tombe de son défunt nouveau-né.

Je trouve que la peur me rend… lyrique.

Pas vous?

Il faut que je tire de ce mauvais cauchemar au plus vite, j'ai l'impression d'avoir, encore, trébuché dans le temps ou dans l'espace et de me retrouver dans un monde irréel ressemblant au tableau de Breughel l'Ancien: Le triomphe de la mort!!!

Je saisis la main, enfin, les trois phalanges restantes… de Chipolettocramocky et les presse de toutes mes forces au risque qu'il les perde.

-Ze vos en prieros, signorestimos zombadios lashados mi partiro. Ze sos tropo mageras per vos…

Je sais que les zombies recherchent la chair des vivants pour survivre, mais je sais aussi qu'ils sont dépourvus d'intelligence car on les dit sans cerveau. Pour mon malheur…

- Nono! Tu estos choisicos per nostro royussimos. Perques tu es oun sportiva et tu estos musclaladas et non encoros tropo vieillidas.

Je ne vais quand même pas me faire bouffer par des affreux qui ressemblent à des poivrots mal remis d'une soirée arrosée, qui se seraient écrasé de la pizza pourrie sur la figure ou barbouillés avec de la morve et de la vomissure!

Je sais que pour les éliminer, il n'y a qu'une chose à faire, je dois les décapiter… J'ai bien un canif dans ma poche, je me vois mal découper, une tête de zombie…

Il faut que je trouve une autre solution, les distraire, en attendant… mais comment?

Je sais!

Je vais chanter! Une chanson triste…

Peut-être qu'ils auront pitié. Mais ont-ils un cœur? Ce qui m'étonne c'est qu'ils parlent!

Faut que je trouve des paroles et un air, n'importe quoi, mais très vite car celui, qui n'a plus que quelques cheveux, un trou à la place du nez et un œil sorti de la tête…a un regard qui en dit…long.

Je me lance.

"O solitouderos ouh todos esta silensodase est reposas! O tristedassesse!

O plainessas ruinédasdos del mondessos dessos mortessidoss! O désestosperos!

O tristesos bocagessos dos chênesoss vermoulosus.

O tristesoss et pauvreditos zombadios boitillos. Que ne pouvesos plous contemplarezas

El magnificatos astresos di djornos que inonderasosos la vida de soss rayonnoss.

O sombreross et affligados lémuras. Vos ne pouveradoz plous verras que las lunas

Que brilladas parmitos los nuagedos et los ombressas coumes un candelabressos d'argentanos

Que la noutatos tiennas sour vos frontessoss per vos rappelados vos amourettass mortadosses

E l'amourossa de …"

                                           Traduction…Pour vous lecteurs!

"O solitude où tout est silence et repos! O tristesse!

O plaines ruinées du monde des morts! O désespoir!

O tristes bocages de chênes vermoulus! (que mon chêne me pardonne)

O tristes et pauvres zombies boiteux. Qui ne pouvez plus contempler.

Le magnifique astre du jour qui inonde la vie de ses rayons.

O sombres et affligés lémures. Vous ne pouvez plus voir que la lune

qui brille parmi les nuages et les ombres comme un chandelier d'argent.

Que la nuit tient sur vos fronts pour vos rappeler vos amours mortes.

Et l'amour de …"

Quand soudain!

Un des zombies s'arrache la tête et s'étale comme une bouse devant ma cage, un autre s'enfuit en hurlant et en perdant quelques lambeaux de peau.

- Stoppas di cantatas affrosas créaturas! Tu cantatas troppo fauxaados!

Hurle Chipolettocramocky en déchirant sa dernière oreille!

- Tu parles, que je vais m'arrêter espèce d'affreux!

Et je chante de plus belle! Je tire dans les aigus façon "Callas"

Vous devinez ce qui se passe, ils filent et plongent dans leurs trous.

Le chêne soupire de soulagement.

-Dis-moi mon arbre, je chante si faux que cela?

-Tellement faux que j'ai bien cru que j'allais me transformer en saule pleureur!

Il remonte ses branches, je suis libérée!

- Tu crois qu'ils reviendront?

- Mes racines ne les voient plus. Ils sont loin maintenant!

Ce cauchemar est terminé.

Je reprends ma canne. Je caresse le tronc de l'arbre, je le remercie vivement .

Quelle aventure!

Sa Majesté, ne va pas me croire quand je lui raconterai mon histoire de zombies.

Et vous?

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