une très légère odeur de vase

Une très légère odeur de vase qui s'est estompée

Le temps que je me décide à l'écrire, je ne la ressens plus

Mais elle a avivé la sensation de l'eau stagnante à mes pieds

Sombre, miroitante et glauque sous le ciel tellement plus clair

Qui ne s'y reflétait pas, ne faisait qu'éclairer ses fonds

Sa surface est à présent toute ondulée, courue de rides qui l'opacifient

Je n'y verrais plus ces gros poissons, silhouettes très noires qui lui ont données vie

Le vent m'y assujetti et m'explique ces ridules et que je n'y vois plus

Les poissons n'y ressentent ni son souffle ni l'onde qu'il ordonne

Mais mes sens me trompent et ils ne savent qui ils sont

Ni plus ni moins que moi qui ne sait qui est qui ni ce qui est quoi

Je ne ressens rien de ce que nous pourrions ainsi nommer chez eux

Nous vivons dans un autre monde, Leurs bas-fonds sont mes hauts cieux

Qui quelquefois fondent ensemble et font semblant refléter l'un l'autre

Et quand il fait vraiment beau nous pouvons discerner leur jonction

Et ses petites variations qui font quelques vagues sensations

Qu'ils ne ressentent sans doute pas alors qu'en fait je n'en sais rien.