Une vie en l'air

Suite de l'Amour blanchi de Sylvie

http://welovewords.com/documents/amour-blanchi et http://welovewords.com/documents/en-kiosque

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la suite d'Isabelle : http://welovewords.com/documents/a-la-vie-a-la-mort-4

Et la participation de Maud http://welovewords.com/documents/des-amies-devouees et de Carouille http://welovewords.com/documents/sans-un-pli

Il ôta ses fringues, l'air de rien et s'allongea à ses côtés sans un mot. Comme toujours elle faisait semblant de dormir. Elle n'avait aucun courage et ses copines avaient raison, ne rien dire, ne rien faire, c'était comme si elle cautionnait l'attitude de ce salaud.

Mais aujourd'hui c'était différent. Demain elle allait avoir quarante ans et elle ne pouvait plus accepté d'attendre. Elle voulait vivre.

Dans sa tête les paroles de Sylvie et Zab lui disant qu'elle méritait tellement mieux, résonnaient.

Elle se saisit de l'oreiller lourd et moelleux et l'appuya sur le visage de Julien. Elle y mit tout son poids, toute sa force. Il se débattit, mais elle tenait bon. La rancœur et la haine qu'elle éprouvait pour cet homme lui donnait une force titanesque. Soudain, il arrêta de bouger. Craignant une feinte, elle continua d'enfoncer l'oreiller. Encore une minute. Puis deux. Et enfin elle cessa et se rallongea à sa place.

Demain elle n'irait pas au teinturier. Non elle irait traîner en ville. Déguster un bon café viennois à la terrasse du Café Graben, s'acheter un nouveau parfum et une paire de Louboutin.

En attendant il fallait lui trouver une place. Le bougre était sacrément embarrassant.

Elle le regarda, immobile sur le lit conjugal qu'il avait tant de fois déserté. L'oreiller encore sur la tête.

Avait-il les yeux ouverts ? Fermés ? Elle s'en fichait.

Mais hors de question qu'elle passe une nuit de plus ici. Avec lui.

23h41. Elle claqua la porte, traversa la rue et pénétra dans l'hôtel d'en face. Elle verrait bien demain ce qu'elle ferait de lui.

- «  Une chambre simple, pour une nuit » dit-elle à la réceptionniste en lui tendant sa carte bancaire.

Tandis qu'elle se couchait elle s'aperçut qu'elle avait oublié son portable. Elle lâcha un juron et se mit quand même au lit.

Dans la nuit, son sommeil fut agité. Des sirènes, des bruits... Puis le calme. Elle plongea dans un sommeil profond, soulagée, libérée. A elle la belle vie !

Des coups à la porte. Elle hésita à se lever. On frappait encore. Elle ouvrit enfin et découvrit ses amies Sylvie et Zab entourées de flics.

Depuis minuit les filles avaient essayé en vain de la joindre pour lui souhaiter son anniversaire... Prise de panique, elles étaient allées jusque chez elle et avaient tambouriné si fort à la porte que le voisin avait appelé les keufs. Craignant le pire, ils avaient défoncé la porte... Jamais ils n'avaient retrouvé de suspect si rapidement. Se cacher si près était une bonne idée, payer avec sa carte beaucoup moins.

Une nouvelle vie allait commencer mais sans café viennois, ni parfum, ni Louboutin.

Ce salaud avait vraiment foutu sa vie en l'air.