Unités de mesure

rose--3

33.10.3

J ‘ai 33 ans, je suis mariée depuis 10 ans et j’ai 3 enfants.

Et je me sens étrangère. 

De moi, de mon mariage, de ma vie en quelque sorte.

J’ai envie de rendre mon tablier, de pointer à la sortie.

Merci. Terminé. Fin du CDD.

Je commence à me dire que tout à été trop vite. Mais je ne peux pas faire machine arrière.

Il n’y a pas de patère pour les tabliers de mère, ni de pointeuse dans un mariage.

J’aimerais enlever mon costume, mais alors, pour tous mes proches je serais travestie.

Et puis des questions dans ma tête se mettent à tourner…

Est-ce vrai que ce sont les femmes qui doivent entretenir le sentiment amoureux plus que les hommes ?

Est-ce vrai qu’une femme doit faire le dos rond pour mettre du liant dans sa vie de couple ?

Est-il possible que ce soit aussi à la femme, de relancer, entretenir, animer le dialogue?

Eternellement confinée à l’attente, passive face au désir de l’autre ?

Et plus les questions tournent, et plus elles déposent du sable autour de moi.

Ca grince.

Ca s’entasse.

Ca se colmate et je me sens de moins en moins exposée derrière ma nouvelle barricade.

Je me sens de moins en moins désolée. De plus en plus aride.

Autre fois, j’entretenais une relation privilégiée avec moi même.

Petite, je peux même dire que j’étais mon propre univers.

Ecrire. Rêver…

En mon Fort intérieur, j’étais une princesse dans la plus haute tour.

Le silence de ma bulle, entouré de bruit.

Plus tard, j’écrivais. Comme on cherche de l’air pour respirer.

Je me suis régalée.

Je me suis sentie prête à éclater la bulle pour vivre mon histoire d’amour.

Je ne m’appartenais plus puisque je me donnais toute entière à un autre.

J’ai cessé d’écrire pour moi, puisque j’écrivais des lettres d’amour.

J’ai donné un bout de moi aussi à chaque fois que j’ai donné la vie.

La peau lisse de mon ventre. L’épaisseur de mes cheveux. La fraicheur de mon teint.

Mais aurait-il pu en être autrement ?

L’aurais-je souhaité autrement ?

Je me sens seule. Et c’est pourquoi j’écris. Je renoue avec moi.

  • "Autrefois, j’entretenais une relation privilégiée avec moi même.
    Petite, je peux même dire que j’étais mon propre univers"
    Ecris, retourne en toi!
    Se donner aux autres ce n'est pas s'oublier, ni se perdre.
    Ecris!!! et retrouve-toi.

    · Il y a plus de 11 ans ·
    Un inconnu v%c3%aatu de noir qui me ressemblait comme un fr%c3%a8re

    Frédéric Clément

  • renouer avec soi-même, n'est-ce pas le premier pas pour aller vers les autres? Nulle terre n'est aride... pas même le désert.
    C'est un bel essai que ce "drop-là"...

    · Il y a plus de 11 ans ·
    545579 3657952887767 1403693905 n

    sally-helliot

  • Un sentiment d'étouffer, mais comme le dit Sweety, est-ce mieux ailleurs?
    S'offrir des moments de liberté et d'indépendance, même en couple, et pas seulement
    par l'écriture.
    Le rôle de la femme n'est pas toujours identique à celui que tu décris, mais c'est vrai, pour dialoguer, il faut être deux.
    Pour un essai, tu as bien su transcrire tes sentiments.

    · Il y a plus de 11 ans ·
    Imagescad4pavx 465

    erovasion

  • Sentiment partagé par beaucoup.
    d'une part, le temps qui passe, les choix qu'on a fait sont ils les bons?
    d'autre part, on se dit toujours qu'ailleurs c'est mieux,...mais est ce vraiment le cas?

    · Il y a plus de 11 ans ·
    Suicideblonde dita von teese l 1 195

    Sweety

Signaler ce texte