Viancu

Jacques Lagrois

Vaincu….

Baton rouge et plaisir blanc

Baton vide et globule blanc

J’ai planté sur le sable ma seringue

Pour qu’elle irrigue la mer de mes folies.

J’ai les pupilles petites si petites m’ont ils dit

Et je parle à Dieu sans intermédiaire

Range tes mots déshabillés de couleurs

Ils ne me disent rien que l’absence

J’ai accroché des rubans de couleur aux poils de mon sexe

Pour qu’il parle d’amour

Mais je n’ai eu que des rires

Les rubans étaient trop lourds et mes pas si incertains

J’ai repris mon chemin sur le sable

Mais mes pieds ne laissent pas de traces

Où est ce parce qu’il fait nuit

Je ne suis rien, je suis vous, j’ai deux mille ans

J’ai piqué des banderilles dans mon futur

Il a rué, il est tombé la face criant ma détresse

Mes yeux ouverts comme le guerillero argentin

Sur un monde que je ne changerais plus

J’ai renoncé aux vers pour dire ma douleur

Je ne prends que les mots comme pavés en lévitation

Je ne prends que ton silence comme seul témoin

D’une ère de ténèbres et d’hommes, si petits, si petits.

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