Visite de courtoisie chez le psy. :o))
Hervé Lénervé
- Bonjour mademoiselle, prenez place. Euh… non ! Là, c'est la mienne !
- Mais c'est le divan, docteur ?
- Oui ! Justement, comme c'est moi qui reçois, je prends la meilleure place, normal, non ?
- Ah, je croyais, mais passons... où me mets-je, alors ?
- Prenez une chaise, ne restez pas debout comme un cocu… euh… non… comme un pendu ! J'ai un problème avec les mots en ce moment. Vous vous y connaitriez, vous, en confusion de mots ?
- C'est vous le psy ! non ?
- Ah, oui ! Bien vu, j'oubliais ! Bon qu'est-ce qui vous amène ma petite jeune fille courte vêtue ?
- Docteur, j'ai un problème !
- Je vous arrête, tout de suite, belle enfant. Un problème singulier ou un problème pluriel ? Soyons prépuce sur les termes.
- Disons un problème singulier, mais masculin.
- Très bien ! Très bien ! Je vois… continuez mon enfant mes oreilles vous écoutent pendant que je fais une petite sieste. J'ai très mal dormi cette nuit ! Pas vous ?
- Bé, non ! Voilà deux ans que j'ai la tête sous l'eau…
- La vache ! Vous êtes vachement forte en acné, vous !
- En apnée ?
- Vous voyez que vous êtes une spécialiste du sens des mots. Allez, continuez ma petite aux longues jambes bien galbées au four comme il faut.
- J'aime un garçon…
- Oui… admettons.
- Non, n'admettons pas ! Je l'aime vraiment, mais lui m'ignore totalement et son indifférence me tue.
- C'est Omar, son prénom ?
- Bé, non ! Pourquoi ?
- Non, pour rien, juste comme ça, pour faire avancer le smilblic.
- Je dépéris, je maigris, je deviens folle !
- Je vous arrête. Pour votre dessèchement, vous devriez vous hydrater souvent, pour votre poids, vous devriez voir un nutritionniste. Moi, je ne prends que la folie… et encore. Bon, comment procède-t-on ?
- C'est vous, le psy, docteur !
- Ah, oui, vous avez raison, j'oubliais. Tenez, changeons de place, ça me perturbe cette position. De plus, votre silhouette de Citroën sera davantage mise en valeur allongée. Mettez-vous à l'aise, faites comme si je n'étais pas là.
- Il est vrai que je ne vous sens que peu présent.
- Ne vous fiez pas aux appâts rances et à mon écoute flottante, je suis un pro. Je connais mon taff !
- Donc je vous disais que j'aimais à la folie un garçon qui ne m'aime pas.
- Admettons… j'avais compris, petite enfant que vous êtes. Donc deux locutions…
- Solutions, peut-être ?
- Oh, vous êtes très forte, vous, pas de doute. Donc, soit vous faites tout pour être aimé de lui, soit vous en aimez un autre, moi, perso, j'opterais pour la deuxième locomotion, car elle m'arrange.
- Pour aimer quelqu'un d'autre il faudrait que je l'oublie, avant.
- L'autre, le nain… oui et non ! Vous pouvez faire aussi une analyse de transfert.
- Et comment ?
- Le plus simplement du Monde, je vais vous prendre en analyse, pour commencer… et au bout d'un certain temps de séances, vous allez développer un transfert sur ma personne. Je ne serai que l'image substitutionnelle de votre père, mais moi, j'm'en fous, j'prends tout !
- Est-ce bien déontologique, tout cela ?
- Pas du tout ! C'est interdit par la profession. Perso, je m'en fous. Je couche avec tous mes patients, pour peu qu'ils soient femmes, eh, j'ai des règles, moi aussi, quand même. Donc, quand vous m'aimerez à en être ma chose et que l'on aura ensemble voyagé dans la fornication, vous serez délivrée de votre obsession pathologique pour ce garçon qui ne la médite pas.
- Parce que vous pensez valoir mieux que lui, vous qui couchez sans vous soucier du « qu'en dira l'autre » ?
- Je suis le thérapeute, moi, je vous soigne, c'est mon job, je vous déparasse de votre névrose amoureuse, classée série cinq dans les névroses de transfert, le reste ne me regarde plus. Car si je ne suis qu'un substitut, c'est toujours mieux que rien. Reproche-t-on au Substitut de la République, d'être un usurpateur, non ? Alors où est la différence ?
- D'accord, allons-y pour la cure analytique, alors.
- Très bien ! Deux positions… euh, non, solutions. On peut attendre sagement que le transfert opère. Quand opèrera-t-il ? Je ne le sais pas moi-même qui suis pourtant impuissant…
- Omniscient, peut-être ?
- Forte, très forte ! C'est variable selon chacun. Ça peut prendre un peu de temps et vous couter beaucoup d'argent. Ou alors, on pratique à l'arrache, on couche tout de suite et le transfert arrivera quand bon lui semblera. Que choisissez- vous, belle enfant ?
- Je ne suis pas très fortunée.
- Sage résolution décisionnelle, ma chérie ! Je vous sens déjà beaucoup mieux ! Je suis vraiment excellent dans ma pratique de la drague aux symptômes. Allez à poil, mignonne ! Allons voir si la rose nous épine de ses épingles, ce matin ! Hissons les toiles pour y voir si la voile des étoiles est plus vertement grasse ailleurs… Soyons folles à filer comme les sœurs Parques leurs quenouilles, ma grenouille… allez ! Exécution ! En position intempestive… euh, non, suggestive, veux-je dire, mon amour !
***
Les psys ne seraient-ils pas tous des obsédés sexuels ? Je me pose la réponse ?
Au contre-transfert ne resterait il qu'un enfer? Un néo-logique!!! assurément! ;0)
· Il y a environ 6 ans ·flodeau
Je pratique le double-contre-transfert. Exercice périlleux que j’exécute avec roulement de tambour et silence absolu du public. :o))
· Il y a environ 6 ans ·Hervé Lénervé
Follement divertissant ! Tes témoignages, autres nouvelles, me font vraiment du bien ! T'es un psy qui s'ignore, vraiment !!
· Il y a environ 6 ans ·Louve
Pas du tout ! Je suis un psy qui sans psychoter le sait ! :o))
· Il y a environ 6 ans ·Hervé Lénervé
Le divan marqué.
· Il y a environ 6 ans ·yl5
Avant quand je n’avais pas trop d’argent, je faisais allonger les patients sur le tapis ! :o))
· Il y a environ 6 ans ·Hervé Lénervé
Gaffe, parce que si c'est un tapis volant...
· Il y a environ 6 ans ·Mario Pippo
Pardon, je n'avais pas understanded l'allusion. Je suis vraiment sad(e) ! :o))
· Il y a environ 6 ans ·Hervé Lénervé
Y'a pas de quoi se fouetter !
· Il y a environ 6 ans ·yl5
Eh bien, voici un psy aux pratiques particulières :) un psy à la Weinstein :) bravo pour les jeux de mots !
· Il y a environ 6 ans ·marielesmots
Tu connais mon directeur de conscience ? :o))
· Il y a environ 6 ans ·Hervé Lénervé