Voeux 2018

Frédéric Cogno

Ce soir dansons la capucine,

Que les caracos caracolent!

Avinons-nous de lèvres folles 

En attendant l'aube en gésine. 


La nuit veloute les frissons,

La lune tend son marchepied,

Les roses des moucharabiehs

S'offrent aux joies de l'abandon. 


Et pourtant, là-bas, quel chambard!

L'abîme éructe les viatiques,

Le grand malheur et ses répliques 

Saluent leur funèbre étendard. 


Mais voilà la brise en dentelle,

Des parfums, ceints de poudre d'or,

L'écrin du ciel saigne un trésor 

Entre nuage et tarentelle.!...


Ainsi, tandis que tout s'ébrèche,

Qu'on se soumet à des voeux pieux,

Qu'on suspecte les gens heureux,

En tant que ravi de la crèche,


Je vous souhaite la peau pêche 

De ce matin aux langes bleus,

Et que le jour laisse à vos yeux

Un doux vivier d'étoiles fraîches! 


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