Voilà, c’est fini !

flemingrob

Un ultime regard, un dernier contact, notre histoire s’achève là sur un parking sans charme dans une zone industrielle peuplée d’enseignes criardes.

Douze années ! Des émotions à la pelle se succèdent dans ma mémoire : romantiques sur les bords de mer, dépaysantes sur les routes italiennes ou espagnoles, charnelles sur les lacets à flanc de montagnes…

Que de souvenirs surgissent : les moments de jouissances quand tu répondais à mes sollicitations douces ou brutales avec ton doux ronronnement caractéristique, les joies qui peuplaient notre quotidien du couffin au siège auto, les déchirements également qui te laissaient des traces indélébiles sur les flancs…

Puis les effets du temps, l’érosion est apparue. Tes pares chocs sont tombés, tes ronflements sont devenus de plus en plus sonores, des fuites sont apparus de plus en plus nombreuses. Sans oublier, les moments d’angoisses et de solitude que je vivais quand je devais te partager avec une autre.

Dans quelques instants, j’en découvrirai une autre. Mes mains parcourront délicatement chaque parcelle avec une excitation d’adolescent boutonneux. Je m’enfoncerai profondément et confortablement en elle. Je m’extasierais sur sa souplesse, sur ses courbes, sur sa ligne pure et sur son absence de marques d’usure… Je fantasmerai sur des projets romantiques, dépaysants ou charnels. A nous les routes italiennes, belges ou espagnoles, les lacets à flanc de montagne et les bords de mer, je lui promettrais de la chérir et de l’entretenir mieux que je n’ai pu le faire avec toi !

La clé tourne dans le démarreur, une ombre rouge diminue dans le rétroviseur, aujourd’hui, j’ai changé de voiture.

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Voila c’est fini sur l’album Bleu, blanc, vert de Jean-Louis Aubert (1989)

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