Voleurs !
anarchives
Miyabi. Oriane. Comme si écrire ces deux prénoms allait te permettre d'avancer... Tu débloques, Aaron.
Cette petite voix qui résonne dans ma tête... Ma conscience n'a pas tort.
Oriane ou Miyabi ?
Je ne sais pas. Je ne sais plus.
Laquelle choisir ?
Laquelle aimer. Laquelle oublier.
Qui suis-je seulement pour les mériter ?
Je ne sais pas, et je brûle de l'intérieur. Ne pas savoir attise les cendres agonisantes de mes sentiments brouillés. Des étincelles de douleur me brûlent quand la fumée du chagrin envahit mes poumons... De l'air ! Il me faut... de l'air. Respire. Regarde par la fenêtre et oublie ce stupide morceau de papier sur lequel tu as inscrit deux prénoms féminins.
Je ne sais plus, alors je lève les yeux vers le ciel si bleu moucheté ici de nuages, là, d'une nuée d'oiseaux aux ailes couleur sépia. Mais je ne vois ni les uns ni les autres ; je ne distingue que l'interface de pollution entre Paris et l'espace. Et...
L'Espace lui-même. Oui, c'est ça, quand je regarde le ciel, je ne vois que les astres... Météorites, galaxies, planètes, étoiles... Je connais la trajectoire de chacun d'entre eux par cœur. Ou presque. Ce n'est pas cette toile bleue tachetée que je contemple, c'est un tableau de nombres danseurs, une carte du bal des astres. Un plan. La valse du ciel dans toute sa science ! Tu dérailles.
Il y a quelque chose que les astres ont et pas moi... Ils sont plus simples en un sens. Ils naissent, ils vivent de mille façons en brûlant, en échangeant avec leur milieu, en s'écrasant les uns sur les autres. Et puis... Ils meurent. Trou noir... Le Tout devient le Rien après transformation de la matière. Pas de sentiments ou de sensations.
Encore que... Je leur ressemble, alors !
Non. Je ne suis pas sensible. Je n'ai pas de cœur. Dans ma poitrine bat un organe artificiel qui ne fait pas illusion. Je ne ressens rien. Et je la soupçonne de m'avoir dépouillé de mon cœur quand je suis né, pour le remplacer par ce bloc glacial et inhumain qui cogne contre mes côtes. Ma mère a toujours choisi son laboratoire avant moi, son fils unique... Je n'ai pas eu à subir ses cris et ses remontrances. Mais je n'ai pas plus eu son amour, seulement destiné à ses enfants prodiges, ses prototypes, objets inanimés requérant toute son attention, tout le temps. Hors de son laboratoire, ou dans le salon, elle ne faisait pas de distinction.
Ma mère, mon suspect n°1.
Il y a lui aussi. Mon père, son époux. Un homme droit et intègre... Qui dirige à la badine notre vie à tous. C'est lui qui m'a poussé, qui m'a obligé à m'engager dans une voie sans retour en arrière possible. La poésie des rares recueils que j'ai lu ne m'a même pas secouru. La Littérature ne faisant pas bon ménage avec les Sciences, elle avait été bannie de la maison familiale depuis des années et même, bien avant que je naisse. L'ironie est la seule chose approchant d'une figure de style qu'il sache manier avec dextérité. Je tiens ceci de lui, bien sûr, et on me déteste pour cela. L'humour sombre ne convient pas à tout le monde.
Mon père, mon suspect n°2.
Au vol, on a ravi mon enfance !
Et par là même, on m'a volé ma capacité à aimer...
Je ne suis toujours pas plus avancé. Avec un de ces deux suspects puni par la loi du cœur, le mien sera-t-il pour autant sauvé ? Pourrais-je choisir entre la jeune femme fragile apparaissant dans mes songes et celle choisie par mes parents même si non conforme à l'image qu'elle donne d'elle ?
Oh, s'il y a d'autres histoires à propos de cet Aaron, j'achète ! Il semble y avoir un univers sous ce texte, et ça m'intrigue !
· Il y a plus de 11 ans ·octobell
@Rafistoleuse : Merci ! =3 Je n'avais pas envie de parler de meurtre, j'ai eu ma dose avec un texte précédemment écrit.
· Il y a plus de 11 ans ·@Nan P : Re-merci^^ Il n'y aura toutefois pas de suite... Mais si tu veux tout savoir, Aaron (le personnage qui parle à la première personne du singulier) choisira Miyabi car ils sont liés. Quand j'écrirai le texte qui explique ce lien, je te ferai signe.
anarchives
Original ! J'aimerais connaître une suite ...
· Il y a plus de 11 ans ·( je note )
nan-p
C'est intéressant, la façon dont est abordée le thème, et c'est plein de poésie :)
· Il y a plus de 11 ans ·rafistoleuse