Y avait des mots

Y avait des mots suspendus aux nuages de mon âme en fleur, j'aimais la vie, j'aimais l'amitié, les roses du jardin de mon père. Se souvenir des beaux jours, enfin ce qu'il en reste, doux instants accrochés à ma mémoire tels des lambeaux de foulards flottant dans l'air limpide d'un ciel épuré, penser que tout est différent maintenant. Me prendre par la main, me donner du courage face au danger, à l'adversité, retrouver une part de moi que j'avais perdu en chemin. Dans le train qui mène à une destination inconnue, qui passe par des ponts et un itinéraire qui l'est tout autant, je me balade de wagon en wagon, au gré de mes pensées et de mon imagination.

Y avait des mots suspendus aux nuages de mon âme en fleur, petite fille ouverte à la vie et à l'inconnu, imaginaire inconscient, imaginaire flottant dans l'air du temps, mes journées les meilleures étaient ensoleillées ou enneigées, empruntes d'amitiés loyales et sincères. Court, court ô ma joie, dévore le jour, la nuit, attrape le temps qui vole, qui fuit vers un avenir incertain, bien malin celui qui y arrive. Cap' ou pas cap', qu'importe, la vie passe, on essaie de la retenir mais elle nous file entre les doigts comme du sable, comme une eau douce ou de mer, décidément on est bien peu sur cette Terre. Construire des palais, des châteaux, des édifices fiers et élancés comme les gratte-ciels de New-York ou de Dubaï, laisser son empreinte sur le sol comme les stars à Cannes ou à Los Angeles que sais-je. Ou bien laisser quelque chose de simple derrière soi comme ces vieux foulards effilés un peu déchirés tels les nuages après la pluie.