Youth Lagoon - The Year of Hibernation

ferenk

Je ne regrette rien de ce monde, de cette vie. Elle est belle. Des gens la rendent belle. Il suffit d'un rien, 10 chansons, 43 minutes. Je t'ai cherché.

Je t'ai cherché dans les forêts. J'ai couru, sautant par-dessus les fourches, dévalant les sentiers recouverts de feuilles humides, j'ai gravé tes initiales dans les écorces pleines. YL. J'ai manqué 10, 100 fois de chuter, mais au rythme d' ‘Afternoon' j'ai perçu ce que tu ressentais, le monde comme tu le voyais.

                Au-devant des ciels masqués, des eaux scintillantes, des falaises horizontales. J'ai crié et je suis reparti vers la ville, je voulais La voir, Elle. Et puis une voix métallique a émis ‘Batterie faible' juste avant la fin de ‘The Hunt'. J'ai foncé, comme à 17 ans. J'aurais pu foncer jusqu'à ton ‘Montana', le même que celui de Rick Bass. La vallée du Yaak, tu connais ? Putain, ça a l'air bien. Avant que ça ne disparaisse, quoi. Avant que tout ne disparaisse. Mais toi, tu restes, hein ?

                Boucles oniriques, ritournelles obsédantes, voix lactée. Qui es-tu ? Et où es-tu ? L'imagination est fertile, fais tes chansons, je m'occupe du reste, je construis des vies sur tes sons, des ours qui se trompent de saison. Palimpseste. Des ours qui dorment sur ‘Cannons'. Gomme, palimpseste. Je ne comprends même pas tout ce que tu dis. Je t'imagine entouré de mille instruments que tu as inventé, à Boise, Idaho.

                Chaman mirifique, planteur de rêves, ‘ghost to me', tu as bousculé ma vie d'adulte de type caucasien. Bordel, ton album est bancal, fragile, mais il est tellement beau. Merci.

                Entre 8,5 et 10/10 selon les saisons.

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