Le Cheval Révolté
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Un matin, le cheval de Mathieu Santucci cessa brutalement de s'alimenter. Pollux, c'était son nom, n'avait montré jusqu'alors aucun signe avant-cou...
La Provence me manque. Malgré les sédiments historiques entassés dans chacune de ses rues, Paris est épuisée, sa magie étouffe. On en trouve encore des traces parfois, souvent au crépuscule, quand les dorures de l'Obélisque ou de l'église des Invalides se mettent à briller et frémir comme des mirages, mais ce sont de biens pauvres signes pour une si grande ville.
En Provence les dieux vivent toujours et ils attendent. Ils cavalent à tes côtés et ricanent dans chaque raclement de pierre sur les chemins. Ils ronflent de puissance dans les cigales et les coups du Mistral contre les branches des pins. Ils disent « la paix, messieurs ! » et la nuit germe, venant du ciel, puis gagne l'horizon.
J'écris pour me souvenir des dieux et de leur magie qui soutient le monde.
Ou bien j'écris pour me souvenir que la magie n'existe pas.
