C'est dans l'impudeur que je me vois telle que je suis. J'y vois mon passé chaud et insouciant, mon présent froid et déprimant faussement accroché à mes lèvres souriantes. Je tente d'imaginer mon avenir, comme l'âme à l'éternité, un jour sans fin de l'être aimé.
Mais j'ai beau regarder, mon Âme n'y est plus. De mes yeux ne se reflète que la lassitude de mon esprit. Cette enveloppe charnelle dont mon cœur, acheminant un semblant de vie rouge vif, est le timbre.
Boum... Boum... Boum...
Il cherche à s'en extraire, à me quitter par le prolongement de mon sein gauche expulsé de ce vain tissu couleur figue.
Comme cette baie sucrée, je suis fragile, oxydable et périssable. Pour me garder, il faut m'aimer, me réchauffer, m'ébouillanter. Pour me conserver, il faut me refroidir, me glacer, me congeler. Il n'y a pas d'entre-deux.
Que respires-tu de mon corps ? De mon âme ? Quelles sont les odeurs imperceptibles des parfums que j'exhale ? Tu es l'amant qui me connaît le mieux ! Et pourtant, Il suffit que je fasse un pas pour que je sois loin de ton regard. Pour que tu m'effaces. Pour qu'une autre prenne ma place.
Chut !!!
J'entends ses pas sur le palier ! Mais avant mon miroir, sens-tu en toi mon feu se raviver ?