2013 and friends
Laure Cassus
Oui alors ça c’est du Facebook tout craché, poster un youtube sous le coup d’une émotion psychanalytique avec les Talking heads, morceau qui résume assez bien notre relation parlée jamais terminée. Psychokiller dans son pantalon moulant de 1978, craquant, mâchoire au micro, guitare serrée, yeux en carrés… fa fa fa faaa…. D’accord mais qu’est-ce que vous associez exactement sur ce fa ? Côté divan j’aurais bien voulu voir David Byrne sans tasse de thé mais j’ai déjà un patient la nuit.
L’avantage du weblive c’est qu’on n’est pas obligé de mettre un ciré avec capuche déjà à moitié trempée quand on se décide à la remonter et qui masque le son de la scène. Vieilles charrues, juillet 2011. Devant nous trois ados en guiboles élastiques rehaussées d’une coupe à frange oblique, pas vraiment dans le registre des musiciens à cheveux longs qui entament quelques arrangements sur contrebasse électronique et autre violon sans caisse de résonnance.
-Tu te rends pas compte la reprise là, c’est [..] par [ ] version 1973 (rien compris)
- tu déconnes ?
- Ecstasy, man, Ohio Players
- délire l’interprétation, personne réalise ce qui est en train de se passer là, c’est dingue. (Il regarde autour de lui)
- ouais le 3ème cm sur le vinyle que je t’ai filé
- en partant de quel bord, man ?
Ils ont dû naître en 1992, à une époque où ça faisait déjà 23 ans que Lou Reed avait placé des Pale blue eyes dans le miroir devant lui, évidemment en allégorie à l’amour et à son absence dans la salle de bain. Trois palots au regard délavé tendent leur cœur vers le sentiment amoureux. Et l’on sent, même de dos, une qualité d’écoute plus forte de ces tendres adultes envers le vieux tout en graves, les uns comme l’autre maintenant éternellement témoins de ces yeux-là.
Un ange passe… sur un sifflement de Silbo, c’est que les oiseaux circulent encore en plein air après tout et ils ont un commentaire à faire eux aussi, Feloche au bout de la perche.
Everitayeme ioustanedinenire - aaa -a - aye ametrayinenotetoudissapire -aaa aaa.
Reprisede Dent May – Born too late par les oiseaux, c’est vrai que les Inrocks t’ont classé en easy listenning, alors voilà quoi... Un petit côté scottish coincé qui chante à moitié faux sur certains morceaux mais par contre qu’est-ce que c’est rond sur la wave californienne de ton bled du Mississipi. Là le body glisse et s’échoue dans la mousse râpeuse d’un bord de plage, à la façon du goémon passablement granité que nous chanta Léo Ferré à propos d’une eau post océanique sculptée de blanc. Au pied des mégalithes, La mémoire et la mer ça pouvait être en Bretagne Nord où l’on a déjà vu un chien s’enlaisser dans les jupons de sable d’une petite gardienne à la mémoire mouillée. Et ses cheveux mousseux.
eh tu t'abonnes à moi stp sinon je peux pas te laisser de message
· Il y a presque 11 ans ·Christophe Paris
Bien vu et senti bravo
· Il y a presque 11 ans ·Christophe Paris