A cinq minutes de nulle part

Mathilde En Soir


Entre deux folies douces, on retrouve ce besoin inexplicable de suivre une trace. Un voyageur a laissé tomber son bagage où fourmille tout un tas de cadeaux emballés. Aucune carte, aucune étiquette, seulement un parfum d'inconnu qui plane au-dessus de nos têtes et nous pousse à en savoir plus sur son histoire. A défaut d'être incongru, on en devient curieux, sans doute. Curieux de connaître le passé, les conquêtes, les goûts, le désir d'avancer toujours plus loin. Et les mêmes questions qui trottent dans la tête.

Où veux-tu aller ? Là où il fait bon d'être. Pourquoi veux-tu y aller ? Je viens de te répondre. Que comptes-tu y faire ? Je n'en sais rien, mais j'y vais tout de même. Et tes cadeaux ? Tu vas les offrir ? Ce n'est pas pour les autres, c'est pour moi. J'ai passé une vie à les avoir, à les emballer. Il n'y a rien de plus beau à mes yeux à l'intérieur de chacun d'eux. Tu n'as rien d'autre à dire ? Collecte toi aussi tes cadeaux. Je t'en donne un pour commencer. Ouvre-le lorsque tu sens qu'il t'appartient.

Nous sommes des travailleurs vagabondant sur le chemin qui mène à nos rêves. Sous notre nez se trouvent les réponses à « comment ça marche la vie ». N'osant pas à y croire, peur d'être déçus par la finalité, il faut pourtant déballer le cadeau. Il y a tout un tas de bricoles empilées les unes sur les autres comme des noisettes. C'est un nid choyé, regorgeant de souvenirs et de désillusions, éparpillés comme des mots égarés sur une page blanche. Encore une fois, on ne sait pas d'où elles viennent, ni pourquoi elles sont là. Néanmoins, on décèle des odeurs de patchoulis mélangées à des senteurs d'agrumes imprégnées sur l'emballage ; des notes douces et piquantes qui chatouillent le nez, éveillent les sens. Et ce cadeau, c'est un truc bariolé qui fait de la lumière. Jamais ressenti cela auparavant. Mais très envie de découvrir durant le voyage. Se détourner des sentiers battus pour s'appartenir, et découvrir auprès des siens que tous veulent emballer des cadeaux. Savoir que la vie n'est pas une salle toute blanche ou toute noire où siège l'éternel bien être, mais où règne l'infini. On m'a dit : "C'est comme l'espoir, en mieux." Savoir que le bonheur, ça peut être aussi simple que de regarder l'horizon dans un kaléidoscope.

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