A fleur de peau ( Concours " Jouir sans entraves" )

Le pare-chocs de la Porsche , l'a propulsée à dix mètres.

Son corps revenu sur le trottoir où elle a vu l'homme vert, git comme un robot,

au sol, sans plus d'énergie. 

Ses bras tendus vers l'avant, tels des airbags confirment un plongeon, un plongeon

dans une autre dimension, un lieu où le sang rougit l'asphalte, un lieu où la peau

blanchit les êtres, définitivement en dehors des clous.

Ses cheveux encore mouillés, arrosés de courants d'air, se bouclent en laissant sa

tête de moins en moins apparente, ce même courant d'air, séche ses globules, blancs

comme rouges, voués aux firmaments des gyrophares, moins excités qu'elle.

Le cerveau dans les nuages, le corps sans plus d'importance, le lieu zébré oublié, elle

loue sa destinée à celle de son homme, parti déjà vers l'au-delà. Dans sa course folle,

elle a sublimé la date de son décès, ce seul jour, ancré dans sa mémoire, où au petit

matin, dans une jouissance infinie, avant son départ, elle avait dit : " Si tu pars, je

partirais, en laissant derrière moi, le fruit de notre amour, notre enfant "

Dimir-na,