A l'horloge de ma vie

anne-onyme

21 024 000 minutes !

J'entends les tic-tacs timides…

350 400 heures !

les battements presque inaudibles…

14 600 jours !

de mon cœur anesthésié par la douce berceuse du quotidien.

Il est 40 ans, à l'horloge de mon existence. Il est déjà tard peut-être trop tard… Dieu seul sait ce qu'il me reste à survivre !

Alors plus une fraction de seconde à perdre, je dois me donner, ne plus stagner, reculer mais oser ! Me jeter dans ce vide dont les vertiges m'aspirent, échapper à la mort qui mordille mes talons de sa terre trop nourrie, plonger sans réfléchir dans le tourbillon de mes illusions délirantes.

Vivre pleinement, intensément, passionnément ; laisser la fièvre me gagner et faire bon usage des quelques talents que Dame Nature m'a accordés.

Ne plus être sage, raisonnable, lisse et docile. Briser la statue savante et souriante moulée par la société, désarticuler la marionnette si bien éduquée.

Devenir rugueuse, escarpée à en écorcher, acérée à m'en blesser moi-même !

Il me faut entreprendre la métamorphose.

Je ressens comme le reptile l'impérieux désir de muer, trop à l'étroit dans ma petite peau, trop étriquée mon petit crâne.

Renaitre, oui renaitre à mon essence, m'habiter toute entière, investir même les gouffres les plus sombres de mon ego, visiter tous les méandres de ma conscience et de mon inconscience…

Ne plus jouer de rôle ; retrouver mon état brut, naturel.

Lancer l'assaut, trouver ma place sur ce bel échiquier terrestre, revêtir l'armure, me battre, me risquer, réaliser mes rêves, faire étinceler l'avenir !

A force de prudence et de raison, je suis devenue une espèce de végétal, une jolie fleur qui va faner sans avoir exhalé tous les effluves du parfum de son âme...

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