A l'ombre d'un souvenir.

asphalte

Je me souviens d'un visage bienveillant, qui incite d'un regard les gens à sourire, aimer, partager ; D'une personne de grande taille aux yeux profonds et gris, surmontant des traits fins ; D'une peau mate, parfaitement lisse et soignée... Deux lèvres proportionnées, irrésistibles, encadrés de fossettes éternelles.

Le plus souvent, elles dessinaient un rictus fou, désespérément accueillant, qu'amplifiaient très bien les petites étincelles que je voyais dans ses yeux;

J'imagine qu'avec le temps, ces mois et ces années maintenant, le côté rebelle de sa coiffure n'aura pas changé. Le brun de ses cheveux, légèrement éclairci par les rayons du soleil, est certainement toujours de même intensité, et, comme dans mes souvenirs, il doit contraster avec la pureté du blanc de ses dents. Mi-longs, ses cheveux auront sûrement été coupés plusieurs fois, pour revenir, au final, toujours sous la même forme, toujours à la même taille.

Je revois ses longs doigts caresser les touches de mon piano, jouer avec les cordes de ma guitare, mélanger et ranger mes crayons avec la même splendeur : celle d'un perfectionniste.

Les notes de sa voix me reviennent comme les paroles d'une chanson que j'écoutais en boucle, sans jamais ne pouvoir me satisfaire de ses mots.

Généralement, il restait debout, magistralement droit, à observer le ciel de nuit. Alors se reflétaient dans ses yeux les étoiles dont il aurait pu faire intégralement parti. Peut-être l'est-il devenu, depuis que mon esprit ne le distingue plus.

D'aussi loin que je me souvienne, cette présence amicale m'attirait loin d'un monde que je trouvais trop dur. Il était l'évasion qui rendait mon sourire ; cette île de bonheur qu'on ne trouve que la nuit, au profond de nos rêves.

Et aujourd'hui encore, il conserve sa place, à l'ombre d'un souvenir, éclairé par mes rires !

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