Absence

little-wing

J'ai encore son odeur entre mes cuisses. A peine était-il parti que je recherchais tout ce qui pouvait me rappeler sa présence, son fantôme, sa substance.

Mais il n'avait été dans mon lit que pour ne penser à une autre. La rêver, l'imaginer sous ses mains quand il me caressait, lui faire l'amour alors qu'il me baisait, la prendre dans ses bras quand il s'éloignait de moi. A-t-il susurré des mots doux en pensée pour elle ?

Il était là, dans mon lit, dans ma vie, dans mon intimité mais il n'était pas à moi. Et je n'étais pas à lui, il ne voulait pas de moi. Il m'a tout prit pourtant. Il a envahi ma chambre, envahit ma cuisine, envahit ma salle de bain, il m'a envahi. Mon corps ne m'appartient plus. Il est en manque.

Manque de lui.

S'imaginait-il pouvoir la faire trembler autant que moi je tremblais pour lui ? Pensait-il à ses mains dans ses cheveux quand j'y glissais les miennes ? A ses doigts qui marquaient sa peau quand je m'accrochais à lui ?

J'ai encore la sensation de ses mains sur moi. Partout, tout le temps. Dans mes rêves, il est encore là. Dans mes rêves, il m'appartient. Dans mes rêves, il me fait l'amour. Dans mes rêves, il vient à moi. Dans mes rêves, je suis cette autre.

Quand il m'a quitté, c'était pour la rejoindre. Elle, cette femme qui ne veut pas de lui. Cette femme qui ne le désire pas. Cette femme qui se fait désirer.

Cette femme qui s'est invitée dans mon lit. Son fantôme entre nous deux. Cette distance infranchissable entre nous deux.

Ma chambre est une maison vide désormais. Vide de chaleur, d'âme, de son souffle rapide, de son corps chaud, de ses lèvres sur ma peau.

L'absence m'habite autant que lui m'a habitée. « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé ».
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