ACTE UNIQUE
Laure Cassus
Personnages
La mère
Le prince
La cousine
L'étrangère
L'amie de l'étrangère
Scène 1
Banlieue de Paris. Un garage recevant une fête.
Entrent l'étrangère et l'amie de l'étrangère.
L'ÉTRANGÈRE
Qu'on me fasse un peu de musique*
Ô musique, qui réunit les corps
De ceux qui s'occupent d'aimer
L'AMIE DE L'ETRANGERE
Tiens, attrape donc mon chapeau
L'ennui en cet espace
Tient à cette populasse
L'ETRANGERE
Veux tu que nous parlions d'abord ?
Si nombreux sont ces gens
Mais volontiers dansants
Que n'y vois tu l'occasion
D'y faire une connaissance ?
L'AMIE DE L'ETRANGERE
Des moucherons aux côtés d'un aigle
Les amis du prince n'ont pas sa noblesse
Entre le prince. Il se dirige droit vers l'étrangère.
LE PRINCE
Mon amie, avec délice je vous invite
Mon coeur s'enhâte de vous serrer
(dans l'oreille) N'est-ce en ce public qu'amour sera le plus discret ?
Ils dansent. Entrent la mère et la cousine.
LA MERE
Voyez comme ces deux corps s'entendent
Mon fils a trouvé sa moitié
Ne reflète-t-elle bien l'amour qu'il lui porte ?
LA COUSINE, contrariée
Observez, Mère, une des colonnes de l'univers
Se tient là dans la main d'une pute*
LA MERE
Cousine, cette étrangère a les manières de son pays
Amoureuse et bien née, elle
Apportera à mon fils un statut apprécié
LA COUSINE
Emmenez moi, je défaille
LA MERE
Que vous arrive-t-il cousine ?
L'AMIE DE L'ETRANGERE
Elle faiblit car c'est elle que le prince a choisi
LA MERE
Sa propre cousine ?
Comment donc mon fils renoncerait-il à son étrangère ?
LA COUSINE
C'est ainsi, mais croyez bien
Je la ruinerai avant la fin de la soirée
LA MERE
La ruiner ? Quelle idée !
Elle sort.
Scène 2
Une cuisine en arrière cour. Entrent le prince et sa cousine.
LE PRINCE
Oh cesse je te prie
LA COUSINE
Une honte en public
Pas moins que ce que je perdis déjà
En te livrant ma virginité
LE PRINCE
Sera-ce le bagne à perpétuité
De t'avoir pénétrée
LA COUSINE
Tais toi donc j'ai bien vu
Ni ta mère ni ta danseuse
Ne voient d'obstacle en ma personne
Il s'en faudra peu d'un trépas
Et ce n'est pas d'une mendiante
Qu'on périra ce soir, crois moi
LE PRINCE
Chère parente, nous ne vivons plus je crois
Au temps venu des cathédrales
Il sort
Scène 3
La cuisine. Entre l'étrangère qui va quérir une bouteille de vin. La cousine ouvre un tiroir, sort un couteau et le plante dans le flanc de l'étrangère.
L'ETRANGERE
Pourquoi cette fureur, cousine de mon prince ?
Contre la femme que ta famille espère
LA COUSINE
Périsses-tu sorcière que mon cousin aîmat
Que sa mère, l'univers et le garage aimât
Que la musique portat jusqu'au fond
De ses yeux à lui défaillants
Un amour si facile et tellement évident
Qu'il me fallut fissa lancer intervention
Elle sort. Entrent la mère et son fils.
LA MERE
Qu'arrive-t-il malheur à la plus belle des fleurs ?
LE PRINCE
Oh cher amour, pourras tu pardonner
Cette entrée inédite en ta chair et ton flanc ?
L'ETRANGERE
Ces pratiques barbares ne valent pas bésef
Rétablie, de moi l'univers se passera
Aucun amour ne vaut une guerre
L'étrangère comprit qu'elle n'était décidément pas de ce royaume.
Le prince inconsolable épousa l'amie de l'étrangère.
La mère revit ses prétentions sociales à la baisse.
La cousine perdit une autre virginité.
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(* Shakespeare, Antoine et Cléopâtre, 1623)
Oh la vache le carton , G E N I A L Extrêmement bien trouvé bien écrit drôle et un poil sulfureux( A la shakeaspeare) C'est parfait pour moi c'est toi la gagnante. Suis bluffé tip top bravo. Bon j'arrête d'écrire et je vais vendre des chaussettes sur les marchés :) because là ça tue tout le monde !!! B R A V O
· Il y a plus de 10 ans ·Christophe Paris
Merci, une surprise pour moi aussi !
· Il y a plus de 10 ans ·Laure Cassus