Brel ou la violence de l'humanité.
Mickael Froideval
Sorti en 1965, cet album du grand Jacques est un de ses sommets.
En 10 titres, le Belge nous livre ce qu'il convient d'appeler un univers: une observation méticuleuse de la bêtise, du désespoir, de la tendresse, de la douleur.
"Ces gens là", reprise par "Ange" ou "Noir désir" bien des années plus tard, place d'emblée l'album dans des cimes qu'il ne quittera pas.
L'observation au scalpel d'une famille de notables qui n'écoute même plus ce que les pauvres mains de la grand mère racontent et qui attende sa mort "vu qu'c'est elle qu'a l'oseille" est d'une violence inouïe.
Tout comme la détresse du copain, Jef, qui pleure sur un trottoir dont les braves gens font cinéma.
Ce Jef, cousin ou frère du "Manu" de Renaud, est un hymne a l'amitié et au désarroi devant un ami qui pleure pour une "trois quart putain".
Les mots de Brel sont dur, les images brûlantes et son écriture cinématographique!
Jouanest et Corty habillent les mots de Brel d'écrins musicaux qui subliment encore les propos de l'auteur.
"Mathilde", "La chanson de Jacky" (ah être une heure beau et con à la fois!), et cette chanson sublime sur la mort et l'amitié sobrement intitulé "Fernand".
"Fernand" est une chanson bouleversante de tristesse et d'humanité, une ode a un ami perdu et, tout simplement, un des sommets de l'écriture "brélienne".
La mort, la vie, l'amitié, la bêtise tout les grands chevaux de bataille de Brel se trouve sur cet album qui le place au panthéon des artistes marquants.
Et des artistes nous manquant...
intemporel s'il en est
· Il y a presque 10 ans ·nyckie-alause
On est bien d'accord!!
· Il y a presque 10 ans ·Mickael Froideval