Aller bien

aile68

Dévoiler les paroles d'une chanson qui font mal, qui vous envoûtent comme un charme ensorceleur, pour une fois marcher le long de la digue, de nuit quand les gens voudraient se parler, se consoler les uns les autres, pour une fois se montrer tel que l'on est, écorchés, avec plein de défauts, les déposer au pied d'un arbre et s'en aller. Je n'ai jamais su parler à Dieu plus de trois minutes, trois minutes de pure sincérité où je me montre telle que je suis avec un sourire et une joie naissante.

Deviner les paroles de cette chanson qui vous emballe, vous emporte avec elle pour une ballade qui semble interminable, n'en comprendre véritablement que la musique et le rythme, une lente litanie qui se répète comme un chat qui pleure à sa façon. Dans les rues de la ville plongées dans le noir de la nuit, j'avance et je marche sans croiser personne, j'aurais aimé rencontrer quelqu'un qui me parle sincèrement, non je ne me prends par pour le bon Dieu et même si le monde change, je ne suis pas le bon berger qui marche avec son troupeau par monts et par vaux.

M'accrocher à des paroles quand il n'y a plus rien à faire, danser sur le pont des soupirs, le pont Alexandre, que la ville soit le témoin héroïque d'une vieille comédie américaine, à la ville comme à l'écran respirer, se laisser pénétrer par le souffle d'un air léger frais. Et même si on a de la peine, faire semblant d'aller bien, c'est ça le jour, c'est faire semblant d'aller bien même si des fois nos pas se meurent dans la lumière.

Signaler ce texte