Aller, chiale.

- Pourquoi est-ce que tu fais une tête pareille ?

-Ne me déconcentre pas s'il te plait.

- Ah parce que tu es concentrée, là ?

- J'essaie de ne pas pleurer vois-tu.

- Pourquoi tu ne pleurerais pas ?

-Pleurer c'est pour les faibles, les fragiles, les gosses. Je veux être forte.

- D'où tu sors ça ? Pleurer ce n'est pas être lâche, être forte ce n'est pas de ne jamais tomber, mais justement de le faire et de se relever. Pleurer c'est avoir le courage d'accepter sa peine au dépend des autres et de la laisser sortir. Être forte ce n'est pas de ne jamais avoir froid, c'est de s'eccorcher les genoux, les coudes et le cœur et d'être capable de guérir.

Ce sont plutôt les gens qui n'osent pas pleurer qui sont lâches, ceux qui se retiennent car ils ont peur et de ce fait sont incapables de faire face aux problèmes qui les rongent.

Non, pleurer c'est pas pour les faibles, les fragiles, les gosses. Pleurer c'est pour les forts, les courageux.
Pleurer c'est le remède aux poisons qui t'envahit les tripes et le reste du corps.

Parce que tu les voient eux ? Ils sont comme toi. Ils veulent pas pleurer devant les autres. Ils se cachent pour le faire. Ou alors ils se retiennent et bourre leur trop plein au plus profond de leur âme. Et deux mois plus tard tu les retrouves noyés au fond de leur baignoire, les bras charcutés, et l'estomac souillé de médocs. Tout ça pourquoi ? Parce qu'ils ont voulu être fort et jouer les supers-héros.

Mais fou-toi dans le crâne que je te laisserai pas t'detruire comme tous ces mômes. Alors tu vas pleurer. Tu m'entends ? Tu vas chialer à n'en plus pouvoir, chialer à en tomber par terre s'il le faut. Je te relèverai. Mais tu vas me vider ton sac qui déborde jusqu'au fin fond d'ton coeur.

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