Allo Béa, je passe en caisse
tantdebelleshistoires
Allo Béa, ça va ?
Moi ? Oh si tu savais, je reviens de l'hyper, une vraie galère. Ça grouillait de monde là-dedans et avec les travaux d'agrandissement, quel bordel!
Tu trouves les saucissons en face des soutiens-gorge…Tu te rends compte, ça fait envie !
Après une heure de slalom, j'arrive enfin en caisse et là t'aurais vu, que des files interminables et des chariots archi bondés.
Bon, je me décide pour la six et comme d'habitude, je vois que la sept avance plus vite.
Y'avait un môme qui braillait dans un caddy et la mère qui ne disait rien. Ça sentait le camembert et il faisait chaud, l'horreur!
Et là, ça avance plus et qu'est-ce que je vois trois places devant ? La caissière qui téléphone et puis une employée à roulettes qui file dans un rayon.
Manquait plus que ça !
Quinze minutes plus tard, je positionne enfin le chevalet « client suivant » et je déballe mes courses sur le tapis roulant, tu sais les grosses courses du samedi.
Le tapis était bondé, j'entassais les derniers trucs en équilibre en priant que rien ne tombe et j'attendais que la cliente précédente ait fini de remballer.
L'hôtesse de caisse en a profité pour passer un petit coup de pschitt puis elle a causé à sa copine : Eh Jeanine c'est quand ta pause et bla, bla, bla… Elle a ensuite fait tourner son tabouret, mit ses doigts à sa bouche, replacé une mèche de cheveux et baladé son regard vide de droite à gauche en attendant que la cliente règle ses achats.
A un moment, ses yeux ont croisé les miens. Je lui prépare alors mon plus beau sourire et un bonjour. Et bin, tu m'aurais vu, je me suis retrouvée toute conne avec mon sourire avorté et mon bonjour ravalé. Elle ne m'a pas calculé, mais alors pas du tout, du tout.
Puis j'ai vu ses grands ongles manucurés tapoter d'impatience car la cliente n'en finissait pas de chercher sa carte de crédit.
Enfin, c'était mon tour, j'ai franchi le portique de sécurité, soulagée de ne pas sonner. Mais si rappelle-toi Béa, la fois où je me suis retrouvée pieds nus car mes chaussures n'avaient pas été démagnétisées.
Bref, je me mets en mode turbo, sac en bandoulière et mains automatiques pour saisir mon premier article et là j'ai droit au protocole « Accueil de caisse ». Tu sais, le sourire ultra Bright assorti du bonjour monocorde. Et pis c'est tout, ma vieille, j'ai pas eu un mot de plus, la fille s'est mise à scanner et moi à speeder.
Je me suis mise à remplir mes sacs à l'arrache car les courses déboulaient genre pop-corn qui sortent d'une casserole sans couvercle.
A un moment, j'ai vu son avant-bras qui poussait le tas qui s'accumulait parce que je n'allais pas assez vite.
J'ai senti une petite suée sur mon front parce que j'avais encore plein de trucs à ranger. Et là, j'ai entendu la voix aigüe qui m'annonçait le prix à payer, réclamait ma carte de fidélité et mon pedigree …. Et moi je pensais, purée, si les œufs s'en sont sortis, j'aurais de la chance.
Payement accepté!
Elle m'a alors tendu les deux mètres de ruban de caisse et m'a dit au revoir.
Une boîte de cassoulet encore à la main j'ai voulu répondre au revoir mais elle ne me regardait déjà plus. Un jeune homme à barbe venait de passer le portique protocolaire.
Sourire, bonjour, scanne des packs de bière.
J'ai poussé vite fait mon chariot dans l'allée pour dégager le terrain, me débattant avec ma carte, mes tickets à plier, un chou-fleur qui se barrait et j'ai pensé comme dans un jeu quand on regagne son camp : ouf, je suis sauvée !
Sinon Béa, t'as essayé le Drive ? Confortablement installée dans ton canapé, tu mets des articles dans ton panier virtuel et tu les récupères au dépôt à l'heure qui te convient.
Je te préviens quand même, fais gaffe de bien cliquer où il faut. Un jour, je me suis retrouvée avec deux lots de 6 boîtes de thon et trois kilos de courgettes.
Non mais sinon, c'est bien le Drive, l'employée est vachement plus aimable qu'en caisse.
T'as qu'à voir? Y'a pas longtemps au moment de récupérer ma commande, elle m'annonce qu'il manque les melons. Je lui demande comment ça se fait vu qu'ils étaient disponibles sur le site. Et voilà qu'elle me toise en me disant que ce n'est plus la saison. J'en suis restée coite, c'est vrai que fin août, c'est plus la saison des melons !
Bon, en fait, ce que je préfère, c'est la solution scanette. Tu connais l'adage on est jamais mieux servi que par soi-même.
Tu passes ta carte sous un lecteur, tu saisis la scanette qui clignote et tu vois s'afficher : Bienvenue Madame Cliente.
Enfin quelqu'un de sympathique dans ce magasin.
Allez Béa, bisous, à plus.
Oui Astrov, je vois que nous avons tous vécu les mêmes anecdotes.
· Il y a plus de 7 ans ·tantdebelleshistoires
C'est bien ça ! Et le gag quand on fait ses courses à deux, on se perd dans l'immensité marchande ! Alors, portable: " T'es où ?" "Aux surgelés !" Autre gag: vous ne retrouvez plus votre caddy que vous aviez abandonné trois secondes.
· Il y a plus de 7 ans ·Les historiens, dans deux mille ans, auront du mal à nous comprendre.
astrov
Merci de vos réactions
· Il y a plus de 7 ans ·tantdebelleshistoires
Sourire, bonjour,
· Il y a plus de 7 ans ·très drôle ce petit moment en caisse !
et très triste aussi hélas ! :(
anna-c
oh mes pauvres ! Nous les vieux on essayez d'arrêter ce genre de c... On achète de petites quantités... etc... On compatit !
· Il y a plus de 7 ans ·Gabriel Meunier
Je suis fille et petite fille d'épiciers de campagne mais maintenant bien peu de petites boutiques dans notre France rurale. Heureusement encore des beaux marchés...
· Il y a plus de 7 ans ·tantdebelleshistoires
ces "espaces de vente" sont des machines à décerveler
· Il y a plus de 7 ans ·Gabriel Meunier
Qui n'a jamais fait les courseq dans un hyper ne peut pas comprendre!!
· Il y a plus de 7 ans ·C'est tout à fait ça.
Merci je me sens moins seule
unrienlabime
Merci unrienlabime de vos gentils commentaires sur mes textes. Je débarque sur ce site et les mots encourageants font du bien. Je vais découvrir à mon tour vos écrits
· Il y a plus de 7 ans ·tantdebelleshistoires