Asma

Jean Louis Michel

Asma, fille de Londres,
Enfant d’Orient et d’Occident,
Sublime perle d’un couple d’immigrants.
Il y a dans ton sang l’odeur de la Tamise
Et un peu des parfums de l’Euphrate.
Inconnue du Monde, jusqu’à l’union
Avec un prince des Omeyyades,
La presse louait ta beauté simple,
Et ton sourire chaleureux,
Personne ne savait, pourtant.
Personne ne savait que derrière ce sourire,
Derrière cette simplicité de façade,
Se cachait la plus froide des complicités.
Fille de Homs et de sang,
Ton royaume brûle, innocent,
Les enfants hurlent, dans le vent.

Asma, femme de l’ombre,
L’armée tire et massacre, tandis qu’au loin,
Dans ta tour d’argent, insolente,
Qui pourrait te dire comment le monde
T’observe et n’attend qu’un signe de toi,
Un simple mot, une larme.
Qui pourrait te dire que ton sort est lié
A celui qui est responsable.
Fille de Homs et de sang,
Ton royaume brûle, innocent,
Les enfants hurlent, dans le vent.

Il est pourtant des leçons à retenir,
Dans l’histoire, nul empire n’est éternel,
Et le jour de la chute approche.
Bientôt le peuple en colère viendra pour toi.
Prend garde, Asma que ton silence,
Et ta complicité froide,
Ne te réservent le sort d’Eva ou de Clara.
Quand meurent les dictateurs,
Les épouses suivent et partagent leur sort.
Aujourd’hui, reste la fuite avec tes enfants,
Dernière option, c’est une question de temps.
Fille de Homs et de sang,
Ton royaume brûle, innocent,
Les enfants hurlent, dans le vent.

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