ASPHALTE

seb365

pérégrinations dans une ville, Paris

ASPHALTE


 

Asphalte,

Ton bitume,

Je te marche dessus.

Je musique ton revêtement de mes pas.

Je te fais résonner de mes doigts de pieds.

J'entends la démarche sourde de mes pas mélancoliques sur le béton armé de ton goudron musical.

Je parcoure les nuits calmes de tes trottoirs funestes,

Funestes des badauds endormis de leurs allées venues de nulle part.

Partout, dans les rues, les avenues, les boulevards et les impasses impavides de pavés endormis,

Je claudique mes semelles qui traînent d'une langueur insomniaque.

Et puis,

Tes rues,

Dans le calme abyssal de leur rectiligne langue bétonnée débordante dans la pénombre nuit,

Elles curvent soudainement telle une hanche d'une courbe féminine.

Rue,

Je te frôle sous tes porches,

Fréquente tes arrêts,

Te traverse sans raisons,

Te parcoure par cœur d'envie de ne pas dormir.

Je te remonte,

Je te harponne,

Je m'abandonne dans le futon gracieux d'une avenue au hasard.

Je marche sur toi à longueur de rues,

La nuit,

Paris. 

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