ASSISE SUR UN BANC
franek
ASSISE SUR LE BANC
La fillette serrait dans ses bras
Son ours en peluche sans yeux
Comme pour le protéger très fort
D’un danger imaginaire.
Dans son regard sans embarras
Brille un éclat lumineux
Fixant l’absence des globes morts
Où se devine des billes de verre.
Cet animal de chiffon mutilé
Ne peut voie l’extase de la gamine
Pour ce compagnon des joies et des peines,
Il est le confident doux et muet
De sa vie d’enfant abandonnée,
D’amour elle est orpheline,
Seule, sans marraine
Elle s’enfonce dans des chagrins secrets.
Sur un banc au tribunal d’instance,
Elle attend la décision du juge
Qui sans tenir compte de ses désirs,
Va choisir le sort de sa vie future.
Sage, recroquevillée, statue sans défense,
Elle contient des larmes en déluge….
Un homme s’approche dans un soupir :
‘’Viens, partons à l’aventure’’.
Sans un mot l’enfant se lève,
Emboite le pas de cet espoir,
Docile, l’ours suit le cortège
Vers un destin voilé, inconnu.
Elle marche sur un nuage, une grève,
Un escalier, des portes sans rien voir,
Enfin comme dans un rêve :
Sa mamie ouvre ses bras bienvenus.
très beau et prenant ce texte, l'enfance dont des juges disposent, sans état d’âme! Mais la fin, une grand-mère qui ouvre les bras, j'aime!
· Il y a presque 13 ans ·Yvette Dujardin
une situation tristement belle dans l'espace poétique Fran mais qui mérite peut-être d'en renforcer l'impact par un "jeu" intime d'échanges de secrets entre l'ours aveugle (super idée très réaliste) et l'enfant "en-coffrée" dans ce qui lui échappe et ne peut comprendre, je pense et ce n'est qu'un avis personnel qu'un recentrage moins descriptif et distancié sur l'angoisse enfantine caractériserait plus l'ambiance rouleau-mompresseur des règlements de compte adultes...En tout cas une acuité perçante de ta part pour le sort des premières victimes de ce genre de déchirements...merci
· Il y a presque 13 ans ·Jean Marc Frelier
un peu oui, et le banc des accusés
· Il y a presque 13 ans ·franek
...de la phase oedipienne au "marquage" de territoire, l'enfant, seul, trimballé, a la vie dure
· Il y a presque 13 ans ·à plusieurs, il se crée une sorte de solidarité dans la souffrance à moins que la "pièce rapportée" ne serve de souffre-douleur...le titre, jeu de mots?
Alain Lehéricy
dans une réalité bien frappée...du marteau d'une sentence...Les droits de l'enfance ne sont pas encore une réalité...
· Il y a presque 13 ans ·lg0