Avec les mots…

Hervé Lénervé

Avec les mots, on peut tout faire, même se taire.

Parfois le silence est un message. Je vais prendre un exemple pour illustrer mon propos. Cependant, j'aimerais que vous soyez attentifs, car s'il serait facile par un dessin de vous exposer la situation, avec des mots cela devient plus corsé même pour un Corse.

Allez, je me lance, c'est une expression, cela ne veut pas dire que je vais me catapulter quelque part ailleurs, mais seulement que je me lance, quoi !

Enigme ???

Trois prisonniers ne sont pas sur un mur à picorer du pain dur, mais dans une cour à casser des cailloux, mais durs aussi les rochers.

Et voilà t'y pas, qu'un geôlier leur dit, tient comme ça, en passant et en parlant un peu aussi.

-         Messieurs, les rebus des déchets, messieurs, la lie de la Société, si vous me dites, mais à coup sûr seulement, autrement pendaison, illico presto, par le coup pour une mort certaine. Si vous me dites la couleur de votre dossard, je vous libère de votre peine et vous pourrez rentrer chez vous tricoter vos mitaines.

Je dois vous signifier, pour une meilleure compréhension que 5 dossards sont à disposition, 2 blancs, 3 noirs. Les prisonniers le savent.

On leur accroche au dos une couleur à leur insu, comme le poisson rouge du 1er mai. Les prisonniers sont disposés à la queue leu leu de telle façon que…

Le dernier voit le dos du deuxième ainsi que du premier.

Le deuxième celui du premier

Et le premier, y voit rien du tout, le con ! bien fait !

En fait, la question est plus subtile, elle se formule un, (pas les bolides, la définition) elle se formule ainsi, un, quel est celui des trois qui a le plus de chances d'être libéré. Deux, le démontrer.

Quel suspens écourté, car je vous donne la réponse, c'est celui qui voit que Cochise dans les prés. Maintenant pourquoi ? Puisqu'il ne voit rien que Geronimo qui fait du vélo ?

Tout simplement parce que le silence est une réponse.

Vous pouvez vous amuser à faire dans le champ du possible, car le chant du cygne n'aidera en rien, à faire donc, tous les cas de figures et comptabiliser le nombre de possibilités de libération pour chaque gus en pyjama rayé.

1er cas. (Le plus simple)

Les deux premiers sont blancs, le troisième dit à coup sûr : « Putain ! Je suis noir, alors qu'il est de type caucasien, peu importe, il a raison pour le dossard et il est libéré. Super !

2ème cas. (Ça se corse ou une autre île)

Le premier est blanc

Le deuxième est noir

Et le troisième est… on s'en fout.

Silence dans les rangs des harengs en pij. rayé.

Le troisième se tait, le deuxième se tait et le troisième ferme sa gueule.

…Silence…

Au bout de trois heures de silence, le silence semble long de plus de trois heures, c'est le temps psychologique.

Donc le deuxième finit par avoir, comme qui dirait, une fulgurance divinatoire. Il se dit à voix basse, dans sa tête… réfléchis mon garçon, il s'appelle ainsi dans sa tête parce que c'est un mâle.

Pensées dans la tête du deuxième prisonnier : (j'écris les pensées en italiques, car pour moi, cela fait plus penser à une pensée.)

« Le number one est BLANC. OK, si j'avais été BLANC, le number three  aurait dit je suis NOIR et comme il ne dit rien, cela implique que je ne peux qu'être que NOIR.

Voilà le principe ou se taire devient une réponse.

Vous pouvez vous amuser à faire tous les autres cas de figure, si l'envie vous chante et vous verrez que l'envie chante faux et que c'est l'aveugle qui voit le mieux.

***  

J'aurais pu aussi vous relater les silences de ma grand-mère qui se traduisaient par des coups de canne, mais c'était moins parlant et ça faisait plus mal, même si on était une fille-femelle.

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