Barjavel, prends garde au briquet
sautumn
Brûle mes textes si le cœur t'en dit
Le mien me souffle de brûler ton roman
Celui que tu apprécies tant
Celui que j'ai ouvert, brisée sur mon lit
Après que tu m'ais laissé, dans le parc
T'avais pas besoin de me quitter
Pour que je décide de le commencer
Ton maudit livre aux mots embués
Parce que, même si ton amour, c'était d'l'arnaque
Moi, je dis jamais non aux livres pas chers
Tu me parlais de ton amour des lettres
Tes discours m'semblaient gratuits
Je me trompais, c'est plutôt
Que y'étaient sans prix
Mon cœur croule sur les dettes qu'hier
En une heure à peine, rapido presto
T'as pas eu vraiment honte à mettre
Sur mon compte
Pourtant tu devrais, quand on s'aimait
Tes paroles j'les buvais
Et quand on parlait
J'était plantée là à me répéter
Que chaque histoire que tu me racontes
Était un putain de trésor
Parce que je t'aimais si fort
Je t'aimais pour ton corps
Mais comme je t'aimais pour tout le reste
Je t'aimais assez pour qu'en un geste
Tu puisses m'assassiner
Que j'homicide mon bonheur
Que je pleure longtemps sans honneur
Mouillant les pages que je peine à tourner
De ton salop de livre que tu m'as prêté
Qui reste planté là sur ma table de chevet
À l'occasion, dans ma sacoche bordélique
Je peux pas lire un chapitre sans arrêt
Sans que les miettes de ma poitrine ait la colique
De jamais t'oublier
Y'a même un passage où je t'ai souligné
Un petit bout ironique
Où mon nom est cité
Et que justement, l'Ariane est démolie.
Permets-moi de brûler ton petit roman
La Nuit des Temps
Un livre que t'as lu à l'école, évidemment
Parce que même si t'aime jaser
T'es pas quelqu'un d'assez motiver à t'cultiver de ta propre volonté
Sur la littérature, monsieur le scientifique
Pourtant, les poètes ont de l'éthique
Eux y vont pas se sauver en courant
Quand il avoue aimer comme jamais auparavant
Aimer à la folie
Ils vont aimer jusqu'aux étoiles au lieu de les étudier
Toi je te donne une occasion d'pratique
Au lieu d'étudier ton soleil en fusion, va brûler ce que je t'ai écrit
T'en as plus besoin
À moins que tu saches pas si tu reviens.
Si tu me reviens.
c'est le roman que ma soeurette avait , pour l'étudier
· Il y a presque 11 ans ·du temps de son collège;
je me souviens lui avoir pris dans sa chambre et de l'avoir assez vite lu, et comme la lecture c'est oublieux, mais je sais encore que c'est de la science fiction.
une phrase au paroxysme de l'amour porté
qui heurte un tantinet ma sensibilité
mais c'est de l'écriture, alors je reste coi
halpage
Le livre est médiocre à mon avis, contrairement à tes vers improvisés ^^
· Il y a presque 11 ans ·sautumn
je me souviens
· Il y a presque 11 ans ·d'une couverture de "Ravage, y avait-il le feu ?
ou est-ce un faux souvenir..
par ailleurs, je relève deux lignes qui frappent fort
halpage
Un des romans de cet auteur s'appelle Ravage, mais sinon je ne sais pas plus que toi. Quels sont ces deux lignes? Je suis curieuse
· Il y a presque 11 ans ·sautumn
De la souffrance à fleur de mots... très beau texte...
· Il y a presque 11 ans ·yahn
Merci beaucoup
· Il y a presque 11 ans ·sautumn
Très souvent quand il s'agit de sentiments, la souffrance devient universelle quelques soient les mots...
· Il y a presque 11 ans ·Christophe Paris
Fort et poignant , j'ai adoré !
· Il y a presque 11 ans ·Iris Mink
Merci beaucoup!
· Il y a presque 11 ans ·sautumn
Oup oup oup, l'énergie passe et les émotions aussi, ça suinte et c'est brutal, super l'impact. Jolie baffe avec de jolies phrases bien senties ou...envoyées. merci pour ce poème rugueux ! Doit parler à beaucoup d'entre nous....
· Il y a presque 11 ans ·Christophe Paris
Merci, j'y ai mit beaucoup de personnel, je suis ravie que ça puisse en toucher plusieurs malgré cela.
· Il y a presque 11 ans ·sautumn
J'ai eu plaisir à brûler une cigarette devant ton poème. Il me parle.
· Il y a presque 11 ans ·Merci beaucoup.
Nathan Noirh