BIENVENUE À DARCKY TOWN

Darcky Town, petite ville perdue aux confins des déserts de l'Arizona, s'apprêtait à m'accueillir telle une volée de sable drue. On m'envoyait à titre de guide.

Cette région jouait les "far-West" pour ces touristes à la recherche d'un passé aux lointains horizons. Je veillais, comme il le fallait, à ce que tout se passe dans les règles. Les regards de mes protégés demeuraient à l'affût du moindre galop, espérant la venue de ces amérindiens vengeurs à longues flèches ensanglantées.

Je fis halte et mis pied à terre. Je laissai enfants, femmes et hommes se dégourdir les jambes et profiter du décor. Non loin, une petite rivière coulait de paix. Je l'entendis respirée. L'eau semblait fraîche. Tout en m'assurant d'aucun regard indiscret, je mis bas tous mes vêtements. Je me glissai dans ce fluide magique, toute heureuse de ce doux rafraichissant. Après quelques minutes, je m'épuisais à chercher un point d'eau plus profond où je pourrais nager à volonté. Mes pieds heurtaient de ces cailloux tranchants qui ne semblaient pas apprécier ma présence. Soudain, un courant m'entraina avec force et vigueur vers l'imprévu. Je nageais tant bien que mal, tentant d'atteindre la berge. C'est alors qu'une corde me harponna. J'aperçus un de ces cowboys au grand chapeau et à la monture rutilante.

Tout en me laissant hissé, le cordage se nouant sous mes seins, un homme d'une fière allure se dessinait en plans rapprochés. Tout en cachant mon sexe et mes seins, je remerciai ce sauveteur inespéré. L'idée de le payer nature m'effleura mais me figea sur place. Dans son bel uniforme de cuir chevauchant son cheval racé, il déposa mes vêtements et attacha ma monture à la branche d'un vieil arbre. Il me salua discrètement et disparut.

Darcky Town se profilait au loin, laissant mon souvenir s'enivrer de désir. Assise tout au coté de ce débordant et bruyant saloon, où s'en donnaient à cœur joie tous les membres de l'expédition, je scrutais les lieux avec toute l'attention possible à la recherche de mon séduisant protecteur. Jamais je ne le revis. Pourtant, tout mon être vibrait de fantasmes les plus fous. Nous repartîmes. Je chevauchais, dirigeant le convoi à son retour - aussi triste qu'un rocher perdu dans ces montagnes solitaires. Mon unique consolation : "L'espoir qu'un regard se posa, avec passion, sur mon corps nu."