bio 2

hectorvugo

L’opinion du grand nombre voudrait que l’on survive

D’un métier par lequel le désir est absent

Par malheur j'ai choisi la sage action qui vise

De manger par les chiffres et non en écrivant

J’ai rêvé  de cette épitaphe sur ma tombe. Triste destin de n’avoir su tenter ma chance. Je n’ai pas  voulu mourir avant de connaître la joie d’écrire.

Alors j’ai essayé. En amateur. La rémunération, on verra plus tard ! L’idée d’un salaire perçu de mes écrits est la plus saugrenue qui soit. On frôle l’escroquerie.  De nos jours, la littérature c’est le loto de l’ intello.

 Et alors !  Est-ce le but recherché ? Non, Avant tout il y a le plaisir de coucher une histoire sur le papier  

Aussi j’ai fait des lignes et je suis devenu accroc. Un junkie des mots. Le cocaïnomane a les narines dans un sale état, pour l’écrivain c’est le poignet. Qu’il gratte ou qu’il tape.

En revanche ses neurones sont intacts. Ecrire est si grisant pour peu que vous sachiez lâcher prise.

J’ai su le faire grâce à mes ignorances, à cette virginité d’esprit rendant toutes les folies possibles.

Je suis un paradoxe. Un homme pour qui les études ont toujours été un chemin de croix.

J’ai atterri dans la comptabilité alors que je me suis découvert littéraire sur le tard. Le bac français je ne l’ai pas connu. Trop nul le garçon ! Les classiques je ne les ai pas lus ou si peu.  Tant mieux. je vois rouge avec Stendhal , Hugo me barbe, je perds mon temps avec Proust, Corneille me fait bailler, Homère m’a tué.

Mon panthéon des lettres est peuplé d’autres anciens plus récents (encore un paradoxe).Gary, Sagan, Aragon, Zweig. Je les ai dévorés. J’ai entendu leur petite musique, perçu, chez eux, cette facilité d’apparence, celle d’agencer des mots.

Ne pas trop dire de soi de peur d'ennuyer, distiller à dose homéopathique sa propre vie. Que ce soit un poème, une nouvelle, c’est toujours un "je" de piste. Partir du "je" pour arriver à "nous", à ce dénominateur commun, à ces détails qui nous rassemblent tous. La fameuse résonance.

Un ami m’a demandé un jour : aimes-tu voyager, courir le monde ?

Je lui ai répondu : je suis un voyageur de l’esprit

Le mien vagabonde et noircit des carnets.

Quant à mon épitaphe, j’ai bien le temps d’y réfléchir. Il me reste encore à vivre et à écrire.

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