Blanc

marine--3

Durant les vacances de l'hiver 1944, la bataille faisait toujours rage. Un souvenir de ces vacances m'a particulièrement touché, en voici le récit. 

La bataille faisait rage. Les tires fusèrent de partout. Où se cacher ? Comment allons-nous faire pour gagner ce combat si mal parti ? Nous étions au mois de décembre. Le froid gagne petit à petit les fines couches de tissus qui me couvrent. Un homme gît dans la neige, mon sang ne fit qu’un tour. Que va-t-il advenir de moi ? Un ennemi me poursuivait, je dus courir vers la première habitation qui me semblait inoccupée. Je rentrai avec fracas dans une pièce vide, ce devait être autrefois une cuisine. Une femme se tenait là, seule dans la cuisine, et regardait avec effroi le sang ruisseler sur ses vitres et ne se préoccupait guère de ma présence. Que devais-je faire ? Lui hurler dessus ? La protéger ? « Madame ? ». Elle me regarda avec des yeux vides de sens, comme si la peur l’avait paralysée. Je la pris et l’a mise à terre en entendant les coups de feu tutoyer mes oreilles. « Madame, vous devez rester ici, surtout ne vous relevez pas ! Je reviens dès que je peux ! ». La dernière fois que je la vis, elle était sur le point de se relever en parlant, elle revint enfin à la raison ou presque. Des pas se dirigèrent vers la porte de la maison, je pris mes jambes à mon cou et me ruai vers le jardin. Une cabane m’attendait, elle semblait m’appeler. NON !! Sois courageux, arrête de fuir ! Je me dirigeai vers la route et pointai mon arme sur les cibles mouvantes. Et de une !

« Louis ! Louis ! Réveille-toi ! ». J’ouvris les yeux, ma mère se tenait devant moi, ses yeux noirs ne me quittaient pas. Ouhla, Maman n’est pas contente :

« Ne t’avais-je pas dit de faire attention !! Si tu veux faire des batailles de boules de neige avec tes amis, il faut que tu restes caché, sinon tu vois ce qu’il t’arrive. Tu coures et boum tu te prends un arbre parce que tu ne fais pas attention où tu marches !

-          Oui Maman, mais…

-          Mais quoi ?? Tu vas me dire qu’un écureuil t’a menacé avec une noisette et qu’il t’a poursuivi jusque chez Madame Cab ?? Rho les enfants et leur imagination !! Si j’apprends que tu t’es encore introduit chez quelqu’un pour je ne sais quelle raison tu vas m’entendre mon garçon !! »

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