Brève de métro

Exhortations électrisantes ! Néons harangueurs ! De l’accélération qui grésille, des étincelles qui embrasent nos nuits ! Les jours jaunes, les jours du remplissage et de la gloutonnerie ! C’est l’âge d’or du compact, de l’intense éphémère !

Ouais, c’est des milliers de soleils branchés qui nous éclairent ! Nos étoiles polaires, des milliers de petits astres pâlichons ! Ah ! Et c’est qu’ils en font du bruit ! Et que ça bourdonne, que ça vous pénètre jusqu’aux tripes et que ça vous lâche plus ! Ouais, je vous le dis ! Une fois qu’on les écoute on n’entend plus qu’eux ! Point de retour en arrière, ça non c’est pas envisageable ! Pas quand on a déjà goûté à la vitesse aérienne, aux nuages !

On se débat, on s’agite. On n’est pas libre, on ne l’est jamais ! Des liens tissés d’idéaux nous entravent ! Des rêves nous menottent ! On décide tout à coup qu’on a la tête sous l’eau… Qu’on suffoque… Qu’on a besoin de vastes espaces pour nos aspirations… Qu'elles sont pas faites pour les enclos celles-là, que c’est le grand air qui leur faut… Mais attention ! Point de morne plaine, ça hors de question ! Ce qu’il faut c’est des pics et des ravins, des surprises à chaque virage ! Des écriteaux et des étiquettes à arracher ! Et du courant pour nager contre !

Qui est le grand berger des âmes ?

Fausse question.

Y a-t-il un berger ?

Voilà qui est mieux !

Pas de berger, pas de guide ! Pas d’assassin, pas de monstre ! Seulement nous-même, oui nous-même et notre imagination qui se ronge l’os ! Un lion en cage, et qui aimerait être un mouton !