C'est pas que j'aime le pouvoir, c'est que j'aime la bite!

Béatrice Jarretelle

Coucher avec son boss, pas pour réussir, juste pour coucher...

Lorsque toute l'entreprise est invitée en séminaire aux Etats-Unis, Béatrice était sûrement plus censée y voir une occasion de redéfinir la stratégie Europe que de californiquer, mais...

Un hôtel cinq étoiles, la piscine ouverte 24 heures sur 24, l'alcool et l'hystérie du séminaire (pardon, la politique de team building) font que je n'ai pas pu m'empêcher de chercher… d'attraper une perche tendue.

Soirée de clôture, tout le monde ivre mort qui danse après les réunions et le dîner pas d'affaires, culturellement ravissant de voir les Directeurs du monde entier danser aussi mal, ayant complètement perdu leur autorité au profit de discours salaces et de blagues pas mieux, et moi qui essaie de me frotter tout en faisant des remontrances aux subalternes et autres collègues qui essaient de se frotter aussi.

Et il y a l'un de mes supérieurs hiérarchiques, qui me transcende dès qu'il ouvre la bouche, une voix qui chante, et que j'entends souvent au téléphone, dans les audioconférences professionnelles, car heureusement il n'est pas basé dans mes bureaux parisiens. Il me voit le regarder (j'ai repéré que tu m'as repéré), il me laisse m'approcher de lui de très près, ne me repousse pas, voire me demande de répéter en se rapprochant de moi quand j'ai parlé d'un peu trop loin…

Il me voit venir, je le vois venir, je lui sers des shots, j'essaie de ne pas m'en servir trop, on glisse deux-trois sous-entendus salaces pour rester dans la mouvance et je comprends que la voie est libre. Je tente de partir, technique ultra-connue : aller plus loin d'un air désintéressé pour voir s'il vient. Il vient.

Tout le monde va se baigner parce qu'on m'a poussée dans la piscine avec mes habits (surtout, que j'attendais devant), je lui dis que j'ai froid et qu'il est mon boss donc qu'il doit me prêter son t-shirt, il me le prête, il a froid et doit aller dans sa chambre pour en prendre un autre : "Oh, mince... je t'accompagne".

Une fois dans les lieux du crime, j'attends qu'il passe à l'action, je sens qu'il ne va pas passer à l'action, je ne vois pas grande opportunité pour attaquer moi-même, je me dis que certains hommes ont vraiment des petites couilles.

Ce n'est pas parce que c'est un des big boss, il pourrait être n'importe qui, mais son timbre de voix... je suis bien trop sensible, certains hommes me pétrifient juste en parlant... et là, dans cette chambre d'hôtel qui sent le vice, je l'ai sous la main, il faut faire quelque chose, vite.

Je me mets devant la porte au moment de partir, après avoir pris le t-shirt de rechange et les pistaches du minibar, et je reste devant. Je le regarde dans les yeux fixement. Mes yeux doivent avoir l'air beaucoup plus hagards qu'aguicheurs et mon haleine sentir beaucoup plus le Bacardi que le lip gloss mais ça fonctionne, il se rapproche de moi, il m'embrasse, magnifique, on s'embrasse de plus en plus fort et puis il m'attrape et me déshabille (Aaaaah !)

Je me dis qu'il faut qu'on aille sur le lit avant qu'il ne déchante ou qu'il ne pense aux lois de harcèlement sexuel au travail, qu'il arrête d'un coup... J'aurais l'air con.

Bien vu, on s'embrasse on s'embrasse et on va vers le lit, je retourne la situation pour que ce soit lui qui ait le dessus (testostérone), il monte sur moi et sur moi et... je suis hypersensible aux voix et à la pénétration.

Je ne peux pas m'empêcher de me dire que je suis en train de baiser le big boss en profitant du fait qu'il soit ivre mort, et je persiste, chaudement, je sais maintenant que je pourrai enfin penser à quelque chose de concret en entendant sa voix de dingue au téléphone…

 

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