Chantons, chaton.

Juliet

-Dis, si je devenais un chaton,
un petit être tout doux et mignon,
est-ce que tu m’adopterais ?
Eh dis tu me consolerais ?

-Mais tu es une petite fille,
tu n’as pas besoin de grands yeux pour attendrir
ni de coussinets pour te faufiler sans bruit ;
Tu auras ce que tu veux avec un sourire
et tu ne peux pas gêner quiconque tu suis.



-Dis, si je devenais un chaton,
que je me faisais les griffes sur ton canapé
et que je venais te rejoindre sous tes drapés
en te réveillant,
en te titillant,
en plein milieu de la nuit
est-ce que tu me caresserais quand même ?

-Mais tu es une jeune fille,
et nul ici ne te fuit ;
tu n’as besoin de plus rien pour que l’on t’aime.
Il ne te servirait à rien de miauler
pour avoir une caresse ou bien ton lait.
Il te suffit juste de montrer ton cœur,                                            on fera tout pour empêcher que tu pleures.



-Dis, si je devenais un chaton,
que je jouais en lacérant tes rideaux,
que je t’empêchais de me plonger dans l’eau
lorsque tu essaierais un peu de me laver ;
si j’étais moins sage que ce que tu rêvais,
Est-ce que tu me cajolerais ?
Est-ce que tu m’abandonnerais ?

-Mais tu es une jeune femme ;
on dirait que tu veux retomber en enfance
et retrouver par-là même cette innocence
que tu n’as de toute façon pas perdue;
que tu veux sortir de tes sentiers battus.
Tu n’as pas besoin de griffes pour te défendre
mais juste de bras humains qui te seront tendres.



-Dis, si j’étais un chaton
qui viendrait dans la salle de bain
avec insouciance lorsque tu es tout nu,
un chaton qui aurait toujours faim
et jalouserait tout animal nouveau-venu,
est-ce que tu me choierais ?
Est-ce que tu me noierais ?

-Mais tu es une femme
qui a juste trop peur d’être abandonnée
et qui croit ne pouvoir être pardonnée
alors qu’elle n’a jamais rien fait de mal.
Tu ne peux pas devenir un animal,
mais si tu veux une réponse à tes tourments,
fais donc toutes les bêtises d’un chaton pour voir ;
mais si tu voulais les caresses d’un amant
reste humaine et blottis-toi contre moi ce soir.







(écrit sur une impulsion le 29 octobre 2013)

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