Classification des cons

petisaintleu

Suite à une interview du philosophe Maxime Rovere sur la connerie et auteur de « Que faire des cons ? » aux éditions Flammarion, je souhaite y apporter une gradation.

Le premier niveau de con, est le concon, le brave con, celui dont on dit qu'il est bien brave, une égérie quand il est l'idiot du village. Le réflexe est d'adopter envers lui une attitude compassionnelle ou de moquerie. C'est souvent le souffre-douleur que l'on trouve dans les cours de récréation. Ce qui le caractérise est son manque d'intelligence et de discernement. Il n'est pas méchant en soi, mais sa connerie peut l'amener à faire des bourdes et ainsi, en toute candeur, être à l'origine de victimes collatérales, notamment quand il se trouve sous la houlette de gros cons ou de connards qui savent exploiter ses failles pour en faire un bras armé, notamment dans le domaine de la délation. Le meilleur exemple en est François Pignon dans Le dîner de cons. Avec de la persévérance et de la notoriété, il peut espérer accéder au statut peu envié de Roi des cons.Il possède un énorme avantage par rapport au commun des mortels. En nous appuyant sur l'Évangile selon saint Matthieu et le verset 3 du 5e chapitre, on découvre qu'ils est le chouchou De Dieu puisque, je cite : « Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux ! ». À bien y réfléchir, je me demande si du coup je ne vais pas m'arranger pour faire quelques écarts, histoire d'effectuer un petit tour par le purgatoire.

Le petit con est le seul qui soit réversible. C'est un état transitoire, une période dénommée d'ailleurs Âge con, en général entre 13 et 18 ans, bien qu'avec l'apparition du syndrome de Peter Pan, il  puisse se prolonger jusqu'à ce qu'il soit lui-même confronté à sa progéniture. C'est le seul que l'on peut identifier physiquement. Au-delà d'une acné caractéristique, d'un état de fatigue quasi-permanent, on le reconnaît également par son accoutrement. Je suis passé par là, dans les années 80, habillé de noir, les cheveux crêpés à la mousse à raser et pensant avoir tout compris de la vie après avoir lu Les chants de Maldoror de Lautréamont. Il n'est pas dangereux, hormis envers lui-même quand il pousse ses pensées existentielles vers la rébellion, la prise de substances psychotropes voire l'automutilation ou le suicide. En général, il vous évitera en se claquemurant dans sa chambre ou en sortant avec ses amis, car il considère n'être entouré que de cons. Dans l'immense majorité des cas, tout rentre dans l'ordre avec les premiers rapports sexuels, subtil moteur pour détourner le flot de testostérone de la haine vers l'amour du prochain.

Ah oui, j'allais oublier le pauvre con (prononcez pov'con) mis en lumière par Nicolas Sarkozy. C'est alors un état transitoire et caractérisé par la subjectivité ou le malentendu. C'est le cas où tout un chacun peut se revendiquer être le con d'un autre. Son domaine de prédilection est celui de la politique, cet entre-soi où on aime à s'invectiver de ce sobriquet.

Plus dangereux, le gros con, un abruti doublé de méchanceté. L'image d'Épinal classique en est le caporal-chef revanchard. Cette orientation est souvent liée à un profond état de frustration. Incapable d'entreprendre son auto-critique, il n'a trouvé pour seule soupape que la voie de la bassesse. Un des moyens d'échapper à ses foudres est d'être son supérieur hiérarchique, car il possède au moins cette qualité de se transformer en carpette à la vue d'une grosse légume. Pour reprendre un excellent article d'Isabelle Barth, directrice de l'INSEEC, il est le candidat idéal pour évoluer dans une structure kakistocratique. Si vous êtes sous sa coupe, rire de ses blagues graveleuses et racistes accompagnées d'une bière à l'heure de l'apéro me semble être un bon paratonnerre.

Enfin, le summum, le top du top, le graal du con : le connard. Avec lui, « à con vaillant rien d'impossible ». Chez ce cochon, tout est bon pour humilier. Personnellement, je pense que les racines du mal sont profondes. Sans excuser ses agissements mais pour essayer de le comprendre, tout comme je le ferais pour un pédophile, je pense que les causes sont ancrées au plus profond de sa psyché. Comment en serait-il autrement ? Est-il possible qu'un individu se lève de bon matin en se disant : « Tiens, aujourd'hui, j'ai décidé d'être la dernière des ordures » ? Je n'y vois qu'une seule exception, liée à un environnement dantesque : les kapos des camps de concentration qui ne durent leur survie qu'en mimétisant le comportement de leurs bourreaux. Dans ce cas, une unique solution pour lui échapper : la fuite. À défaut, votre corps pourrait réagir de manière violente, en choisissant de se protéger par la dépression nerveuse ou le burn-out.

  • Albert Einstein, qui n'était pas la moitié d'un con, disait "Tout est relatif" :o)

    · Il y a environ 5 ans ·
    Gaston

    daniel-m

  • Justement comme l'explique Maxime Rovere, (philosophe et auteur du livre Que faire des cons ? aux éditions Flammarion.) :
    "Quand on formule ce jugement, on est soi-même en train de cesser de faire certaines choses qui sont indispensables à l'être humain et notamment comprendre, ou faire preuve d'empathie. Il y a toujours deux cons quand on parle de connerie : celui qu'on identifie comme un objet et celui qu'on est en train de (re)devenir. Il faut lutter contre les deux."


    Votre classification personnelle bien que glaçante ferait rire si ce n'était pas si tragique


    On sait où cela peut conduire


    le plus triste…..c'est quand on découvre mais un peu tard, après des années d'amitié ou de bon voisinage, que notre pote si sympathique et drôle entre parfaitement dans votre catalogue !

    Ca jette un froid

    · Il y a environ 5 ans ·
    Image de femme baroque

    anna-c

  • Merci pour cet éclaircissement.

    J'ai eu à faire à un gros connard et une grosse connasse pendant fort longtemps.
    J'ai fini par lui mettre des coups dans le bide et ses côtes parce que trop grand pour moi.
    Impossible d'atteindre sa gueule de dingue au sens propre.
    Je confirme fasses à ce genre de personnes, il ne reste qu'une chose à faire...fuir.

    · Il y a environ 5 ans ·
    40405 (2)

    Lady Etaine Eire

  • ...ou mon poing dans la figure ! Au figuré, car pour moi, c'est une bonne "engueulade" car parfois la cocotte minute explose !!
    Un bon texte !!

    · Il y a environ 5 ans ·
    Louve blanche

    Louve

Signaler ce texte