CLAUDE
Caline
Saint Maur des fossés, le 8 mars 1960, Roger emmène sa femme Françoise à l'hôpital de Créteil, elle est enceinte et les contractions ont commencé, elle a perdu les eaux, il n'y a pas de temps à perdre.
Arrivé sur place, elle est prise en charge par l'équipe médicale et est emmenée en salle d'accouchement. Roger ne peut pas entrer, il fait les cent pas dans le couloir, les heures défilent, la nuit passe… Le 9 mars 1960, 9 heures 30, une infirmière vient lui présenter le bébé, c'est une fille, Roger et Françoise sont heureux, la petite Claude est née. Un beau bébé de 3,600 kilos, fraîche comme une rose, avec de beaux cheveux blonds et des yeux noisette. C'est leur troisième enfant, que des filles !
Quelques mois après sa naissance, la petite fille est arrachée des bras de sa mère et confiée à ses grands-parents paternels, ses deux sœurs chez leur autre grand-mère, sa maman ne peut plus l'allaiter, elle a un abcès au sein et doit subir une intervention chirurgicale.
Son grand-père, Armand est fou d'elle, il l'appelle ma jolie jolie, lui donne le biberon pendant que sa grand-mère Hélène fait les courses ou prépare les repas. Tous deux s'occupent bien d'elle en attendant le retour de sa maman.
Françoise rentre enfin à la maison et la petite fille a bien grandi, elle doit s'occuper de ses trois enfants, Sylvie 5 ans, Sophie 1 an et demi et la petite Claude âgée de 4 mois. Sylvie est fière de tenir sa petite sœur dans ses bras bien calée dans un fauteuil et sous la surveillance de sa maman le temps que papa prenne une photo pour immortaliser le moment.
C'est les vacances d'été, Roger et Françoise ont loué un petit chalet à la montagne avec Papy et Mamie les parents de Françoise et Annie sa petite sœur. Le séjour est merveilleux, les enfants jouent dans leur chambre, Françoise va chercher le bébé qui pleure à l'étage, c'est l'heure de son biberon, elle descend l'escalier la petite dans ses bras quand le poêle à gaz s'emballe et prend feu, elle la protège du mieux qu'elle peut, mais les flammes viennent lécher son bras et la chevelure de la fillette. Courageusement elle passe et met le bébé à l'abri en la confiant à sa mère qui crie : les enfants à l'étage !
Roger qui est pompier à Paris n'hésite pas une seconde, il s'engouffre dans le chalet en flammes, atteint le premier étage, entre dans la chambre des enfants qui est intacte, il faut faire vite, les flammes gagnent du terrain, il passe les filles une à une par la fenêtre au grand-père qui les rattrape, Françoise les récupère et les installe dans la voiture. Roger sauve tout ce qu'il peut en les jetant par la fenêtre avant se sauter lui-même. Maintenant le chalet est complètement en feu, les pompiers arrivent prévenu par un voisin qui à aperçu la fumé, ils sont sauvés, leur histoire fera la une du Dauphiné Libéré, et la petite Claude en photo en première page, elle a juste eu les cheveux, les cils et sourcils roussi par les flammes, sans le courage de ses parents, ils seraient tous morts !
27 avril 1961, Claude à maintenant treize mois et Françoise vient de donner naissance à son quatrième enfant, c'est un garçon ce qui fait la joie de son papa Roger qui n'en croit pas ses oreilles, si bien que l'infirmière démaillote le nourrisson pour qu'il le voit de ses yeux ! Il fêtera si bien l'arrivé de son fils Eric qu'il prendra une cuite le soir même !
Claude à quatorze mois quand elle se fait opérée des végétations, mais la petite fille n'en gardera aucun souvenirs. Trois ans ce sont écoulés, elle passe beaucoup de temps chez ses grands-parents paternels, Armand s'occupe bien de la fillette qu'il adore, elle passe des heures à le regarder jardiner dans le petit potager, elle arrose les fruits et les légumes avec son petit arrosoir que son grand-père lui a acheté, après une après midi bien rempli il va même jusqu'à lui donner son bain dans le gros baquet qui se trouve dans la minuscule cuisine, la sèche et lui coupe les ongles avec la grosse pince ce qui impressionne la petite. Hélène prépare le souper, elle a fait du riz au lait pour le dessert, Claude en raffole. Après le dîner, Armand lui brosse les dents et ses longs cheveux blonds, elle embrasse sa mamie qui fait la vaisselle avant qu'Armand la mette au lit et lui fasse un gros câlin. Ce lit est en fait un grand berceau à bascule au raz du sol, il la couche et la recouvre avec un gros édredon en plumes, tire la porte sans la fermer complètement afin qu'un rai de lumière passe à travers la chambre pour apaiser sa petite fille.
Claude à cinq ans, Armand lui réserve une surprise, il l'emmène au champ de course de Vincennes, c'est la première fois qu'elle va voir des chevaux et papy à misé sur un cheval ! Elle est fière et très impressionnée, Armand la hisse sur ses épaules afin qu'elle puisse voire les chevaux courir sur la piste. Elle est émerveillée et s'amuse beaucoup, quelle bonne idée a eu papy ce jour là ! Non seulement la fillette s'est bien amusée et de plus le cheval sur lequel ils avaient misé est arrivé premier ! C'est elle qui apportera et donnera le billet gagnant au caissier suivi de près par son papy. Elle se hisse sur la pointe des pieds, le comptoir lui arrivant juste devant le bout du nez, lève le bras, lui donne le ticket et dit : « c'est mon cheval qu'a gagné, c'est mon cheval qu'a gagné ! » sous l'œil attendri de son grand-père. Pour fêter ça, Armand offre une glace à sa petite fille.
Les mois passent, Armand et Hélène emmène la petite à la foire du trône, elle fait du manège, tire sur la queue du Mickey et gagne des tours gratuits, puis elle prend dans ses petits bras un lionceau de quelques semaines, elle est très fière, elle mange aussi une barbe à papa et se promène dans la fête foraine. Le soir arrivé, fatiguée par cette belle journée, elle s'endort paisiblement le sourire aux lèvres et les yeux plein de rêves merveilleux.
C'est l'été et Claude est avec ses grands-parents paternels qui l'emmènent à la quinzaine commerciale, il y a des camelots partout et plein d'animations, ils l'inscrivent pour un radio crochet et la petite arrive deuxième en chantant comme un garçon de Sylvie Vartan, Armand n'est pas content, il le fait savoir au jury en disant : « c'est ma jolie jolie qui a chanté le mieux ».
Et oui, cette histoire est la mienne, mes grands-parents ainsi que ma mère nous ont quitté, mais j'ai gardé de merveilleux souvenirs d'une enfance heureuse, je vous raconterai la suite une autre fois.
Enfance heureuse, qui donne confiance, équilibre, lucidité et solidité !
· Il y a environ 10 ans ·astrov
C'est très mignon.
· Il y a environ 10 ans ·Cleo Ballatore
Merci c'est gentil
· Il y a environ 10 ans ·Caline
C'est chou.
· Il y a environ 10 ans ·dreamcatcher
Merci!
· Il y a environ 10 ans ·Caline
Je me disais aussi qu'il y avait des choses dans cette histoire venant de toi... kiss
· Il y a environ 10 ans ·vividecateri
Et oui tu m'as démasqué, bises
· Il y a environ 10 ans ·Caline
Vivi, la psy, qui ne sort jamais sans son divan ! Hi hi, je passais dans le coin... Biz !
· Il y a environ 10 ans ·astrov
Edouard, j'ai été lire une de tes pièces... On ne sait jamais je pourrais te la demander... La potion magique...kiss
· Il y a environ 10 ans ·vividecateri