Taxi d'une nuit

Devenir

" C'est terminé tu entends?! Je ne veux plus te voir! " Ces mots raisonnèrent encore et encore dans l'esprit d'une jeune femme de trente ans, tenant ses escarpins dans sa main droite par la lanière. Les yeux humides et la gorge serrée, elle se remémora les jours précédant la rupture qu'elle décortiqua soigneusement, mais rien... Rien ne laissait présager qu'elle errerait un samedi soir dans une ruelle sombre, titubant à moitié après avoir noyé son chagrin dans l'alcool. " Maudite soirée, Maudite vie, Maudit soit-il ! " 
 Finalement épuisée de ce trop plein d'émotion, elle aperçu un banc au loin et décida de s'y allonger pour y faire un petit somme, lentement, elle se recroquevilla sur le bois glacé, ferma les yeux et sombra dans un sommeil profond.
 Il devait être trois, ou peut être quatre heures du matin... Le froid régnait en ce samedi de décembre. Les fêtes approchaient mais les ruelles étaient désertes.  " Brr, quel froid glacial. " Exténué, un jeune chauffeur de taxi insomniaque roulait dans sa propre voiture à la recherche du sommeil. Tisane ultra infusée, bain chaud, rien n'y faisait... Quelque chose le maintenait éveillé une fois encore.  Tandis qu'il roulait, il emprunta la direction du parc, jetant un rapide coup d'oeil en biais, il ne tarda pas à remarquer une silhouette féminine qui jonchait sur un banc. Ses cheveux emmêlés recouvraient l'intégralité de son visage, et sa posture était plutôt suggestive... Son dos légèrement courbé et ses fesses relevées à la portée de n'importe qui.  Pris d'une colère et d'une excitation soudaine, le jeune chauffeur de taxi freina d'un coup sec avant de descendre de la voiture. Il fit quelques pas vers la jeune inconnue et s'immobilisa... Que pouvait-elle bien faire ici à une heure pareille? Curieux, il l'examina de plus prés. Ses yeux étaient recouverts d'un far à paupière sombre, et en déplaçant l'une de ses mèches, il pu remarquer que son mascara avait coulé... Elle n'avait pas l'air d'une prostituée ni d'une SDF. Elle portait une petite robe de cocktail chiffonnée, ses bas étaient filés... Dure soirée pensa-t-il comme pour lui même. Il ne pu s'empêcher de jeter un ultime regard à la courbe généreuse et rebondis des fesses de l'inconnue tendues vers lui comme pour le provoquer, puis reprit ses esprits et souleva la jeune femme dans ses bras. Après l'avoir déposée sur la banquette arrière, l'homme réfléchis. Qui était-elle? Elle n'avait ni sac, ni carte d'identité, et dormait profondément. De son haleine s'émanait une odeur d'alcool fort, qui pourtant, ne ternissait pas celle de son parfum qui jouait avec ses nerfs depuis qu'il s'en était approchée. Il était délicat, féminin et léger... Un supplice, un délicieux supplice. Dans quel pétrin s'était-il encore fourré? Il n'avait jamais apprécié les " Superhéros " de la vie de tous les jours, dans la vie, tout le monde portait sa croix, c'était ainsi, et ça le serait toujours. Pourquoi cette mystérieuse inconnue dérogeait-elle donc à la règle? 
Quelques heures plus tard
Alice se réveilla, étourdie... Sa tête la faisait souffrir atrocement et elle avait la nausée. La première chose qu'elle vit fut une vitre où perlaient quelques goûtes de pluie. Une vitre?! Quelle absurdité. Elle se souvenu s'être endormie quelques minutes plus tôt sur un banc. Les yeux écarquillés et le visage palot, elle se redressa et se rendit compte assez rapidement qu'elle se trouvait à l'arrière d'une voiture. Une voiture plutôt bien entretenue et confortable, chauffée de surcroît! Quel luxe. Ironisa-t-elle intérieurement. Prise de panique elle remarqua le chauffeur, endormi. Il fallait qu'elle s'en aille... Qu'elle sorte d'ici... Ce n'était pas normal. Aucun homme ne " sauvait " les jeunes femmes ivrognes un samedi de décembre à 4 heures du matin.. Sauf pour une seule chose... Les mains tremblantes, Alice tenta de sortir discrètement de l'habitacle. En vain... Les portes avaient été vérouillées , quel cauchemars... Elle pria silencieusement pour en ressortir indemne avant d'entendre du mouvement à l'avant. Stressée, elle fit semblant de dormir comme pour se protéger.    
Lorsqu'il se réveilla, son attention se porta sur l'inconnue... Elle dormait encore. Décidément, elle devait s'être pris une sacré bonne cuite pour avoir fini dans cet état, songea-t-il. La veste qu'il avait déposé sur elle pour la réchauffer et être maître de ses pulsions, était tombée à terre, découvrant la poitrine généreuse de la demoiselle. Elle était terriblement attirante, et sa vulnérabilité actuelle le rendait fou. Sur de lui même et de ses valeurs, il se faisait confiance pour ne rien tenter, ni même la toucher. Il n'était pas l'un de ces types écoeurant qu'il méprisait... Mais dieu savait qu'elle mettait sa patience à rude épreuve. 
Apercevant le visage du chauffeur, Alice fut rassurée. Il n'avait pas l'air d'un de ces types qui reluquaient les nanas vulgairement et leur collait la main aux fesses. Il était d'ailleurs plutôt séduisant...Néanmoins, il avait l'air soucieux, ou en colère. En tout cas c'était ce qu'elle voyait dans le petit miroir suspendu à l'avant de la voiture. Il avait les sourcils froncés et la mâchoire crispée. Finalement, elle se décida à se " réveiller " . 
- "  Hum.... Qui êtes vous? "- Se risqua-t-elle à demander. - Ravi de pouvoir mettre enfin une voix sur ce visage, l'homme se racla la gorge. - " Votre sauveur. Vous dormiez sur le banc juste en face, les fesses à l'air... Et je vous ai mis en sécurité. N'importe quel vieux fou se serait fait un plaisir de s'occuper de vous. Ca vous arrive souvent ? Vous êtes folle ou bien, vous avez pour habitude de vous endormir n'importe où n'importe quand en petite tenue les soirs d'hiver ? " prise de court, Alice ne su que répondre, elle n'avait guère envie de lui raconter sa mésaventure et de toutes manières, revenir sur le passé ne servait à rien, elle voulait oublier ce soir là... " Je suis folle. " - Amusée par sa propre réponse, la jeune femme observa avec intérêt les grandes mains du chauffeur qui agrippaient le volant peut-être un peu trop fort. Elle ne su pas si les effets de l'alcool s'étaient dissipés mais elle rêvait de les sentir sur son corps.. Ses seins, ses hanches, ses fesses... Elle voulait leur chaleur sur sa peau. La lèvre pincée, elle brisa le silence. - Je... Je voudrais... Vous demander un service. - Intrigué, l'homme arqua un sourcil et répondit après une bref hésitation. - Lequel... ? - Sur une impulsion, elle lança. - Je veux que vous me fassiez l'amour, violemment. Faites moi oublier cette soirée, offrez moi un moment hors du temps. C'est peu commun, mais j'en ai envie. - Etonné par cette révélation, il senti son bas ventre s'enflammer... Elle était perturbée, dans une mauvaise passe, elle ne pouvait être sérieuse, pourtant, le chauffeur la regarda longuement et la rejoignit sur la banquette arrière. 





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