Cosette.
Hervé Lénervé
J'avais huit ans, j'étais une gamine. Oui ! Dans les fictions, des fois, je suis une fille. Oh, rassurez-vous, je n'en tire aucune fierté ! Mais dans les fictions, c'est comme ça, on peut être tout et n'importe quoi, une bestiole, un meuble, une commode acariâtre, un lit à baiser et là, il y aurait fort à raconter, mais je ne fais pas dans le superflus.
Donc, j'avais huit ans et je dis à ma mère de mes yeux clairs et candides plongés dans les siens bien fatigués.
- Pourquoi c'est papa qui est mort et pas toi ?
Il faut dire que je venais de prendre une claque pour avoir fait une fresque murale au chocolat sur le mur de l'entrée. Bon, il est vrai, qu'elle était bâclée, mais quand même, je débutais à peine ma carrière d'artiste peintre en bâtiment !
Ma mère ne me répondit pas, mais je la vis devenir plus blanche qu'un linceul, déjà qu'elle n'avait pas trop de couleurs, ces derniers temps, là, elle avait régressé au noir et blanc.
Elle se pendit la nuit même, alors que je dormais du sommeil des Justes, au grand lustre du salon, mais elle n'éclaira rien du tout, du moins beaucoup moins bien que la pire des ampoules rachitiques.
Déjà, qu'elle était pas mal déprimée par les tracas causés par la mort de papa, ma phrase d'enfant inconscient-innocent était venue à bout de ses dernières résistances, comme on dit, en cliché, dans les bouquins.
Ensuite, je fus placée à la DASS, car à l'époque ça s'appelait comme ça. Après avoir voyagé de familles d'accueils en familles d'écueils. Après avoir été pas-aimée, rossée, tripotée et j'en passe, ce serait obscène, je finis jusqu'à ma majorité, 21 ans à cette époque de la préhistoire, chez une famille thénardierrienne. Je ne connus pas Jean v'la le Jean, mais je compris, un peu tard, même si on ne m'y reprendrait plus, que les mots des enfants peuvent tuer aussi bien que les kalachnikovs des grands et que ma vie misérable ne fut que la conséquence de cette phrase maladroite. J'avais mérité mon sort, je fus la victime expiatoire de ma faute. Mea culpa, maxima culpa !
Moralité : C'est bien fait pour ma gueule ! La prochaine fois, dans une autre fiction, je choisirai d'être un chat, c'est plus pénard !
On ne choisit pas sa vie mais on peu choisir ses fictions :o)
· Il y a plus de 5 ans ·daniel-m
Moi, je préfère choisir ma vie ! :o))
· Il y a plus de 5 ans ·Hervé Lénervé
Tu as bien raison et j'admire ton sens de la dérision.
· Il y a plus de 5 ans ·daniel-m
Dérision, dérision, la vérité en dérivera. :o))
· Il y a plus de 5 ans ·Hervé Lénervé
Je ne suis pas tous les soirs apte à lire entre les lignes, mais je fais de mon mieux :o)
· Il y a plus de 5 ans ·daniel-m
Entre les lignes, il n'y a que ce que tu y mets. :o))
· Il y a plus de 5 ans ·Hervé Lénervé
Miaou !
· Il y a plus de 5 ans ·phil-29
GRREEEUUUU ! GRIFFFFEE !
· Il y a plus de 5 ans ·Hervé Lénervé
" Une petite histoire drôle pour le moral ! " je dois te l'avouer, je n'ai pas compris pourquoi c'était drôle :-)
· Il y a plus de 5 ans ·Lady Etaine Eire
Justement, parce que ça ne l'est pas ! La tragédie à la mélo me fait marrer quand elle est trop ! :o))
· Il y a plus de 5 ans ·Hervé Lénervé
Mais oui Etaine, c'est ce qu'on appelle de l'humour noir !!
· Il y a plus de 5 ans ·Louve