Couple - Paris tenus

lodicee

Paris tenus. Comme une promesse, mon amour. La Villa Saint Germain en écrin et en port de nos attaches. C'est ce Boutique Hôtel qui a vaincu tes réticences à poser bagages pour chaque instant de notre journée et notre nuit.

Des instants comme des îlots entre deux traversées de ce quartier tant désiré : Pont du Carrousel pour surprendre un Louvre encore endormi, Pont des Arts pour plonger rue Mazarine et se voler des baisers dans le passage Dauphine.

De ma main qui t'enserre, qui te guide sur les pavés du Cours du Commerce Saint-André, où nous courrons éperdus jusqu'à la rive. Le flot du boulevard Saint Germain nous submerge, mais à compter la marée, les ressacs incessants nous offrent un apnée salvatrice.

Carrefour de l'Odéon, un courant nous aspire vers l'église Saint-Sulpice. J'accélère encore notre course marine jusqu'à la rue Férou où s'imprime notre hymne. Un Bateau Ivre qui nous accoste et que je m'obstine à retenir.

C'était la dernière escale.

De retour à La Villa, toute de nuit drapée, je m'allonge pour te réciter ce quatrain que tu voulais revoir, ton visage froissé dans ma main :

"J'ai vu des archipels sidéraux ! et des îles

Dont les cieux délirants sont ouverts au vogueur :

Est-ce en ces nuits sans fond que tu dors et t'exiles,

Million d'oiseaux d'or, ô future Vigueur ?"

Paris tenus, je reviens de toutes les contrées parisiennes que nous devions voir ensemble. Là tu n'es plus, las nous ne sommes plus.

Paris tenus, deux cent huit jours depuis que Je ne suis plus Nous.

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