Célibataire CSP : coup de foudre parisien

fatimax

Paris, belle imparfaite.

 Elle était déjà dans la bouche de ma mère, conte du soir. Un Paris sucré mêlé à  son lait. J'ai grandi avec une Tour Eiffel sous des flocons, boule en verre kitch dans ma chambre. Le Cheveu d'une belle dont on rêve en cachette.

Puis vint le jour de mes 30 ans. Mes amis déposent, sur la table du Relax Bar : un Aller-retour Poitiers-Paris et la réservation pour deux nuits Boutique-Hôtel.. Je tremble comme pour la rencontre « en vrai » d'un coup de cœur d’Internet. Inconnue familière. Je rase les quelques poils de ma joue imberbe, me parfume. La Gare. Vite. Mes cheveux caressent la vitre... Je m’endors. Gare Montparnasse. Paris, ma belle, me voilà !

Mon premier pas vacille en m’engouffrant dans le métro. L’antre de la bête. Strapontin. Un monstre à vingt têtes monte. Des fesses charnues me demandent de me lever. Une poussette bloque le passage. Le bruit se noie sous un accordéon. Je ne connaissais pas ce Paris sous-terrain. La Boutique Hôtel m’accueille comme un membre de la famille et me laisse respirer. Bout de maison portatif.

Sous les yeux des tableaux du Louvre, c’est moi qui est visité. La Joconde me fait de l’œil. J’alterne monuments lumineux et rues sombres. Paris que je croyais UNE, change à chaque coin de rues. J’arpente du nez et des yeux les trottoirs du 18èmecomme cinq continents.  Cette Paris populaire resplendit aussi.

Enfin,le dernier soir, je vais LA voir. Ses jambes métalliques me narguent du haut de leur froideur. Lui prouver que je la mérite !  Je grimpe, dépasse les groupes par grappes. Respiration entrecoupée. J’arrive enfin en haut. Ma main caresse la froide poutrelle. J’embrasse  Paris du regard, lové contre ma tour. J’y suis ! Comme dans ma boule en verre. Ô Paris, mon imparfaite, j’ai découvert tes rides et je t’aime encore plus sans maquillage.

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