Couvre-feu impossible

euterpe

Pour un peu, je me réjouirais de ce couvre-feu nécessaire.
Tu serais venu tôt le matin pour le petit-déjeuner
(sais-tu combien j'ai aimé celui que tu m'as offert l'autre jour ?)
Ou serais-tu arrivé pour déjeuner sous mon toit ?
Nous n'aurions pas fait attention au temps,
Les neuf coups auraient sonné à l'horloge de nos envies,
Tu ne pouvais plus partir.
Je sais que c'est un rêve en même temps qu'un désir fou.
Je voudrais tant te regarder t'endormir.
Comment dormir ?  COMMENT ? 
Épuisée et si heureuse de l être par toi.
Toute une soirée, toute une nuit.
je suis tout désir, même mes rêves sont comme un ruban bleu nuit 
dont tu tiendrais un bout.
J'ai tant de désirs sur ma peau. Tant de palpitations en moi.
j'aime le désir pour le désir. Je jouis du désir de toi.
Quand je t'ai bu la première fois, j'ai joui, une jouissance intime que même toi tu ne peux deviner.
Toute la nuit écouter ta voix, rien que ta voix et tes soupirs et je serai sous tes doigts.
Merveilleux couvre-feu pour te rendre la même caresse.
Des doigts et de ma voix timide.
Ou plutôt je me laisse prendre et reprendre par ta voix.
Je suis tes doigts mais j'ai envie de te donner les miens.
De faire le même cheminement de mes doigts et de ma bouche.
je suis sous tes doigts. Ta voix me  dessine autant que tes doigts.
Enfin, je rendrais grâce à ce couvre-feu.
Lorsque les dernières flammes du crépuscule s'éteindront
Avec les derniers rayons déclinant au lointain
Ou, au contraire, lorsque la lune fera place au jour nouveau,
Reposés ou épuisés, il n'y aura plus d'heure.
Je te regarderai, assoupi ou fièrement dressé.
Comme une chatte te toilettant, je parcourrai ton corps.
Reste donc ici avec moi une autre nuit,
Jusqu'au petit matin de mon intime envie
Laisse-moi encore satisfaire ma gourmandise
En plongeant ma langue dans ton écrin nacré.
Tu as su me réinventer.
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