Dans la douce pénombre

Natacha Karl

Poème d'amour. Le plaisir n'est-il pas dans l'attente?

Dans la douce pénombre

Je la surprendrai les doigts en l'air

Juste avant qu'elle ne les repose

Sur son triangle brûlant d'un désir inconnu

Elle sera demi-nue

Les yeux clos dans sa quête ingénue 

Elle ne m'aura pas entendu

Elle ne m'aura pas attendu

J'écouterai ses gémissements secrets

Rêvant de faire lever une marée de grondements

Dans sa bouche délicieuse


Sait-elle que je suis là

A la porte de la chambre

Chaviré de la regarder dans son doux balancement 

Elle me fait languir…

 

Je regarde tes mains qui encerclent tes seins

Frémissant sous tes caresses de satin 

J'avale l'eau de ma bouche

Notre jeu se prolonge

Tu te caresses

Je te dévore du regard

Eperdument impudique

 

Puis je franchis le seuil

Je glisse vers le lit

Ta  main attrape la mienne 

Comme un sésame tu murmures enfin

Délivré je te rejoins

Je rampe sur le lit

Je te rejoins tout habillé

Je monte sur toi, à demi dévêtue

 

Nous ne nous déshabillons pas

Dans une chorégraphie ambiguë

Nous dansons l'un sur l'autre

 De plus en plus fort

 De plus en plus près

Jusqu'à la pointe fine du désir

 

Tu cèdes avant moi

Tu jouis dans mes bras

A peine dénudée

 Avant même que je ne sois entré en toi

 

Tu n'attendais que moi

Dans la douce pénombre

De la chambre entrouverte

De ton rêve d'amour

 

Je n'attendais que toi

Sur le seuil imprévu

De notre vie rêvée

 

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