Des "ils"

  Les « ils », bien que mal définis, forment une entité omniprésente dans la vie de tout un chacun.

  Les « ils » sont admirablement renseignés. S’il pleut, « ils » l’avaient bien dit à la radio. Mais non infaillibles : tiens, « ils » avaient dit qu’il ferait beau.

  Les "ils" sont capables de choses inouïes, qui ébaubissent le commun des mortels. Vous avez vu, "ils" ont marché sur la Lune ! Comme des plus communes : « ils » ont décidé de mettre des nains de jardin devant la mairie.

  Les « ils », bien que proches des « on », s’en différencient par quelques menus détails. Alors que « on » a gagné le match, « ils » l’ont perdu. Mais sur d’autres points, les « on » souffrent du complexe de Cassandre. Au lieu que les assertions des « ils » sont considérées comme avérées, celles des « on » restent sujettes à caution. De plus, les « on » présentent une fâcheuse assonance avec une certaine partie de la population peu douée sous le rapport de l’intellect ; nul doute que « on » en est un.

  Au contraire des « on », les « ils » sont dotés d’un pouvoir exorbitant. Vous allez voir, « ils » vont encore augmenter le prix de l’essence. Et semblent jouir d’une certaine impunité : de toute façon, « on » peut toujours gueuler, « ils » font ce qu’ils veulent.