Des loups et des hommes

le-fox

Homo homini lupus, disait Plaute, qui ne perdait jamais une occasion de faire son intéressant. Tristan Bernard, ne voulant pas être en reste, lui rétorqua du tac au tac que la femme était une louve pour la femme, et toc. Ce qui n’était pas censé être un compliment.


Pauvres loups ! On ne pourrait pas leur lâcher les coussinets, un peu ? D’accord, certains d’entre eux ne se conduisent pas très bien, et c’est regrettable pour le restant de l’espèce. Par exemple Fenrir et Managamr qui, s’il faut en croire les Eddas, dévoreront le Soleil et la Lune à la fin du Monde. C’est vrai, c’est se comporter extravagamment. Et encore : puisque ce sera la fin du Monde, qu’est-ce qu’on en aura à foutre, du Soleil et de la Lune, je vous le demande. Faut bien que ces bêtes se nourrissent.
Et les louves ! Symboles de fécondité, tour à tour mères, nourrices, prostituées, elles ne savent plus à qui vouer leurs seins. Car si Romulus et Remus tétèrent goulûment aux mamelles d’une louve, d’où vient le terme “lupanar“, à votre avis ? De “lupa“, la louve, parfaitement.  


Donc, je m’insurge, et le dis bien haut : dussions-nous emmerder tous les agneaux se désaltérant à tous les courants de toutes les ondes plus ou moins pures à cause des engrais chimiques, réhabilitons le loup.
Parce que franchement, le jour où l’homme sera réellement un loup pour l’homme, je serai drôlement plus tranquille, moi. Au moins, les loups ne se dévorent pas entre eux. Ce qui n’est pas le cas de tout le monde.


En attendant, nous n’irons plus à Tombouctou, les statues sont brisées.

Signaler ce texte