Des nouvelles de Poivrot

Il a eu une mauvaise saison, sur l'enquête de « La femme à la tête de choux de Bruxelles ». Une malheureuse boulette à arme à balle. Oui. Deux enfants et la mère aussi, quand même. Alors qu'il visait le père. On lui a retiré sa licence. C'est con, elle avait encore deux points.

Et depuis, il vit d'expédients. Vol à la tire, trafique de bagnoles, enfin tout dans l'automobile. Mais ce n'est pas comme cela qu'il va développer sa logique hypothético-déductive.

Sans énigmes à résoudre Poivrot est comme un Poisson sans eau à boire.

Aussi, il a réussi à se faire embaucher dans un grand cabinet de privés, pour les photocopies et le café. Mais avec sa sagacité légendaire, en observant les affaires en cours, il a tôt fait d'en résoudre plusieurs.

Mais le cabinet ne l'a pas gardé, car :

La coupable, désignée par Poivrot, était la victime dans l'affaire de «La femme violée sous le pont d'Avignon.» Alors qu'on y dansait dessus.

Le voleur désigné par Poivrot était le cousin du commissaire.

La déclaration de la femme qui avait vu des extraterrestres lui piquer du linge sur les cordes de son jardin. Déclarée vraie par Poivrot, c'est avérée fausse. C'était une vulgaire escroquerie à l'assurance pour avoir du linge neuf.

Enfin toutes les prédictions de Poivrot se sont révélées erronées. On ne peut pas toujours gagner ! La logique hypothético-déductive a ses limites, ce n'est pas une science exacte.

Aujourd'hui, il fait la manche sur les marchés, ça rapporte que dalle, mais on ne crève pas la dalle.