Détour en Toscane

Prendre une décision. Visiter les terrains, les propriétés. Rencontrer le premier agent immobilier.

Apprendre que c’est la fille de la chaine Illy qui reprendra notre ancien chez nous.

Voir une maison avec trois salles de bain, deux chambres et des milliers de cactus dans le jardin.

Rêver d’une terrasse en carrelage blanc. Rencontrer un agent immobilier avec un chapeau.

Feuilleter les annonces. Partir à Rome, puis rentrer. Faire une brocante et trouver le banc que nous installerons contre le mur de la nouvelle maison. Rencontrer l’agent immobilier mégalomane. Visiter un terrain où même la voiture n’arrive pas à monter la pente de l’entrée.

Dorer sous le soleil toscan et gamberger sur les Martini que nous dégusterons avec une olive.

Se séparer de la télévision. Boire son cinquante-sixième cappuccino au Bar del Sole et discuter cinéma avec le libraire. Rencontrer l’agent immobilier aux trois portables. Se dire que c’est terminé et aller une dernière fois à la plage.

Puis la trouver, enfin. Près de Vetulonia, sur la colline. Une villa et un magnifique terrain plein de chemins, une grande terrasse avec une fontaine kitsh. Et plus bas, un promontoire sur la vallée. Puis, surtout, des centaines d’oliviers.

Calculer les minutes pour se rendre au village. Castiglione della Pescaia. Compter les olives et imaginer la maison avec une piscine, des tons clairs et verts pour se fondre dans la nature.

S’imprégner de l’odeur de la pinède, du bruit des animaux et du bruit du vent dans les arbres.

Admirer le carrelage, toucher les pierres, les murs, les bois.

Faire un tour des chambres où les meubles manquent encore.

Se regarder pour la première fois dans le grand miroir.

Imaginer les personnes, les scènes et les bons moments autour de nous.

Entendre le crissement des pneus dans le gravier de l’allée.

Ouvrir les volets pour la première fois et observer les enfants sur les marches de l’escalier.