Dialogue entre une feuille et un stylo
elisabetha
La feuille
Je suis une feuille blanche, pourtant les feuilles sont vertes.
Et j'ai été moi aussi une feuille verte.D'une rose en fleur. Cueillie par l'amour, cueillie par l'aube,arrosée par les larmes du ciel, baisée par la bouche des hommes, amoureux de ma beauté ou de la beauté de leur amour, dont j'avais la grâce et la fragilité.Dont j'avais la douceur, la transparence et le parfum. Mais les amours des hommes comme leur parfum s'évanouissent. Avec le temps, celui où on oublie les regards.
Et les bouquets fanés rejoignent les poubelles en plastique bleu.Et alors je n'existe plus.Le bleu est la couleur de la mort. La mort d'une fleur dont on a arraché les feuilles. Dont on a oublié le nom, et le jardin, et le jour où on l'a aimé.
Mais je ne crois pas à la mort. Puisque je suis encore là, feuille blanche, comme une âme qui pleure et j'attends mon amant, le seul qui sait ce que veut dire "souffrir". Je ne le connais pas encore, mais je sais qu'il viendra. Je suis sa seule destinée. Aujourd'hui, demain, plus tard.
Je suis son ailleurs qui va le ramener à lui.Je suis la feuille sur laquelle va se coucher la sève et le sang de la vie.Tiens, d'ailleurs le voici.Une tâche d'encre, puis deux, puis trois. Déjà je sais que je ne suis plus une feuille blanche.J'attends maintenant les mots qui viendront m'ensemencer, me délivrer, me délier. Car si je n'appartiens pas à l'autre je n'existe pas. Ma seule fonction est d'appartenir.
Le stylo
Oh ma feuille blanche que je suis content que tu existes, pour que tu m'aides à n'être plus triste.Ma feuille blanche je t'appelle Perles noires. Et moi je suis la Plume. La plume se couche sur l'écrin de la feuille qu'il noircit de ses souvenirs, de ses rencontres, de ses mensonges. Moi, la Plume, j'existe pour mentir.Pour inventer, pour rêver. Comme tous les artistes qui rêvent leur univers.
La feuille blanche
A peine quelques lignes et je sens déjà que tu me caresses.Je sens le cri de la soie au bout de tes doigts, et le souffle de ta bouche qui réchauffe mon âme.Tu me parles, tu traverse mon corps, je deviens la peau de ton chagrin, je deviens la fleur de ton bonheur.
Maintenant que tu m'as trouvé, ne parle plus jamais de malheur.Tu es un beau stylo noire et celui qui te tient doit être aussi beau que toi.Riche, noble et puissant. C'est un seigneur des mots, et je vais lui apprendre à oublier ceux qui assassinent, armes blanches des silences. Je vais être sa muse, l'étincelle de son cœur, celle que porte en lui tout créateur, pour toucher de son souffle vivant l'éternité.
oh c'est superbe grande classe
· Il y a plus de 9 ans ·Christophe Paris
alors celui la je savais que tu allais aimer comme moi quand je l'ai (redécouvert). C'était écrit dans un atelier d'écriture un peu particulier car j'étais seule avec l'animateur.
· Il y a plus de 9 ans ·elisabetha
Syndrome de la feuille blanche. J'aime bien ce texte.
· Il y a plus de 9 ans ·pecheur
Je ne connais pas ce symptôme dès lors que j'ai trouvé le bon premier mot. Avant c'est le rien, même pas la feuille.
· Il y a plus de 9 ans ·elisabetha
Joli dialogue!!! Tu es en verve pour le moment !!! C'est signe de meilleure santé et beau moral!!! C'est le parc et les petits oiseaux.... Kissous
· Il y a plus de 9 ans ·vividecateri
non c'est écrit il y a au moins 10 ans.
· Il y a plus de 9 ans ·elisabetha
Joli dialogue!!! Tu es en verve pour le moment !!! C'est signe de meilleure santé et beau moral!!! C'est le parc et les petits oiseaux.... Kissous
· Il y a plus de 9 ans ·vividecateri
la jolie feuille verte n'est pas une page blanche, des baisers s'y sont posés, avec les vies qui les accompagnent... Les hommes vous ont aimée, choisissez une belle enveloppe pour leur dire que ...
· Il y a plus de 9 ans ·Pawel Reklewski
Vous avez raison je suis une "correspondancière" sympa. J'y mets mon cœur et mon corps, même si il faut encore employer l'imparfait.
· Il y a plus de 9 ans ·elisabetha
le superlatif de l'imparfait...Bonne plume Madame.
· Il y a plus de 9 ans ·Pawel Reklewski
Excuser les fautes d'accord, j'avais trop peur d'une mauvaise manipulation qui m'aurait fait perdre le texte.
· Il y a plus de 9 ans ·elisabetha