Disparue (36)

Louve

Quand la voiture bascula dans le fossé assez profond à cet endroit, et roula sur elle-même, en deux magnifiques tonneaux, ce ne fut plus que cris perçants dans l'habitacle...


Héloïse avait mal... mal à la tête, surtout au cou. Cela lui arrivait parfois de laisser prendre une mauvaise position à son corps, durant la nuit et de se réveiller avec un bon torticolis. Elle s'étira...Dieu, que c'était difficile ce matin !

Elle entrouvrit difficilement les paupières. Le soleil, malgré tout assez pâlot, lui chatouilla le regard. Tiens, elle n'avait pas fermé les volets ?

Son regard balaya alors la pièce. Le mobilier lui était inconnu et puis, là, dans ce fauteuil, Camille, la tête posée sur l'accoudoir, dormait. Alors, tout lui revint en un éclair : le boss, la course folle sur la route de campagne, l'accident !!

D'une voix faible, elle murmura le prénom de sa fille, plusieurs fois. Cette dernière ne réagit pas tout de suite, tant son sommeil semblait profond. Pauvre petite, songea Héloïse. Elle observait Camille avec tendresse. Elle voyait ce visage émacié, ces cernes bleuis de fatigue.

Enfin, elle la vit réagir, ouvrir les yeux.

Son regard, d'abord incrédule, s'illumina d'un coup. Elle se leva et fut, d'un seul mouvement, près de sa mère.

- Maman, maman, enfin te voilà revenue parmi nous ! Elle en pleurait de joie.

- Ma fille... Héloïse, aussi émue, caressait les cheveux blonds de Camille. Reprenant, peu à peu ses esprits, son regard s'assombrit soudain :

- D'une voix rauque, elle interrogea Camille :

- Anna, Alicia ?

- Elles sont toutes deux en bonne santé. Aucune inquiétude à leur sujet, sinon de légères blessures. Quant à toi, c'est la tête qui a été touchée. Mais les médecins étaient optimistes, le coma n'était pas profond, les lésions moins graves qu'ils ne l'avaient pensé voilà une semaine.

- Une semaine, cela veut dire que...

- Oui, Maman, et je ne t'ai pas quittée. Anna et Alicia ainsi que Roman sont venus à ton chevet. Ils vont être si heureux que tu te sois enfin réveillée.

- Et ce ripoux de commissaire ? questionna Héloïse

- Il est hors d'état de nuire, crois-moi ! s'esclaffa Camille, il a eu les deux jambes cassées, il est immobilisé pour un bon moment ! La justice, désormais, suit son cours, d'autant plus que tous ses complices ont avoué. Il est cuit !

Héloïse laissa retomber sa tête sur l'oreiller. Elle se sentait infiniment soulagée. C'était terminé et pour de bon, cette fois.


Les jours qui suivirent la virent reprendre, tout doucement, du "poil de la bête". Sa tête, encore enroulée de bandages la lançait bien encore par moments, mais c'était un moindre mal après tout ce qu'elle avait vécu ainsi que Camille. Elle n'oubliait pas non plus, le calvaire qu'avaient enduré les autres femmes prisonnières. Elle était heureuse et fière d'avoir sorti ces dernières de leur enfer.

Un après-midi, qu'elle lisait dans sa chambre encore baignée d'un soleil d'automne, l'on frappa discrètement à la porte.

- Entrez, entrez !

Elle vit alors le policier qui lui avait permis de joindre l'inspecteur Bienvenu, pénétrer dans la pièce, le sourire aux lèvres, un bouquet à la main.

- Comme c'est gentil ! Merci ! Mais...je ne connais même pas votre nom ?

- C'est Michel, Madame, Michel Darmont.

- Je vous en prie, Michel, appelez-moi Héloïse ! J'ai appris que grâce à vous, Clément avait été poursuivi et arrêté, c'est vraiment formidable ce que vous avez fait !

- En effet, lorsque j'ai croisé votre regard dans le hall du poste, j'ai alors ressenti toute votre détresse. J'ai guetté votre départ dans la voiture de Clément, et là, le fait que vous vous soyez installée derrière le volant, m'a conforté dans ce que je craignais. La conversation que nous avions eue au téléphone avec l'inspecteur, m'avait déjà sérieusement ébranlé. J'ai évidemment alerté ma hiérarchie, et cela a été, vous vous en doutez bien, le branle-bas de combat dans tous les commissariats, non seulement de la région, mais également de la France entière.

- Et puis, j'ai fait accélérer les choses... rétorqua Héloïse dans un sourire.

- Mais vous avez été bien inconsciente, rendez-vous compte, vous auriez pu y laisser votre vie et les deux autres femmes avec vous.

Mortifiée, Héloïse balbutia :

- Oui, je n'ai pas réfléchi que cela n'engageait pas que moi.

- Oh ! Pardonnez-moi, allez, tout est bien qui finit bien et je constate que vous vous souciez davantage des autres que de vous-même. Mais je vais vous laisser vous reposer à présent...pourrais-je revenir vous rendre visite ?

- Mais naturellement, Michel, et je vous remercie encore pour les fleurs ainsi que pour tout le reste.

- Au revoir Héloïse, à bientôt !

- Au revoir Michel, au plaisir !


Lorsque la porte se fut refermée sur Michel, Héloïse toute rose de contentement, resta rêveuse. Il était décidément bien charmant ce policier...Elle ressentait comme une douceur au cœur, une joie trouble. Elle n'avait pas éprouvé cela depuis bien longtemps. Elle ne pensait pas, d'ailleurs, que cela lui arriverait à nouveau. depuis le décès de son mari, la vie lui paraissait tellement fade.

Quelques aventures seulement... pour ne pas mourir.


(Non, ce n'est pas encore fini !)

  • presque..

    · Il y a environ 7 ans ·
    Poup%c3%a9e des survivantes

    Natacha Karl

    • Oui....patience !

      · Il y a environ 7 ans ·
      Louve blanche

      Louve

  • Mais oui ça ne peut pas finir comme ça car on ne sait toujours pas où est Anna depuis Amsterdam !! Juste 2 p'tites fautes, quand Michel rend visite à Héloïse " -En effet, lorsque j'ai croisé..... j'ai (t'avais oublié le i) alors ressenti..............la conversation que nous avions eue (avec un e car COD placé avant ! CHAPEAU A RAS DE TERRE pour ton polar à cent à l'heure !! gros bisous et douce fin de journée loin de ce monde décérébré ! à bientôt !!

    · Il y a plus de 7 ans ·
    Epo avatar

    Christine Millot Conte

    • Mais voyons Christine, Anna a été délivrée par Héloïse. Elles se sont sauvées par les égouts, c'est dans ce chapitre, je corrige mes fautes ! Bisous ! Merci !

      · Il y a plus de 7 ans ·
      Louve blanche

      Louve

  • Allan, votre commentaire passe sur Orange, mais je ne l'ai pas ici. Je ris, vous avez raison, c'est un feuilleton télévisé mais je vous signale quand même qu' Anna est une belle rousse aux yeux verts, ça devrait vous intéresser !

    · Il y a plus de 7 ans ·
    Louve blanche

    Louve

  • Merveilleux ! Le cœur bat la chamade pour d'autres raisons que la peur cette fois-ci ! Un peu de répit dans cette course folle que tu nous décris avec beaucoup de verve depuis le début. Mais j'attends la suite : un mariage ? un coup de maître ???? Viiiiitttteee !!!!

    · Il y a plus de 7 ans ·
    Coquelicots

    Sy Lou

    • Tu verras bien...Merci à toi !

      · Il y a plus de 7 ans ·
      Louve blanche

      Louve

  • Et tu avait dit que tu ne saurais pas écrire un roman...

    · Il y a plus de 7 ans ·
    Version 4

    nilo

    • C'est digne, seulement, d'un feuilleton télévisé ! Mais c'est plaisant.

      · Il y a plus de 7 ans ·
      Louve blanche

      Louve

  • :-))

    · Il y a plus de 7 ans ·
    12804620 457105317821526 4543995067844604319 n chantal

    Maud Garnier

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